La Mission opérationnelle transfrontalière (MOT), une institution chargée de faire des propositions concrètes aux différents ministères français, a récemment imaginé une sorte de carte d’identité pour le Grand Genève, révèle la Tribune de Genève.
Le premier avantage concernerait "les travailleurs transfrontaliers susceptibles de faire face à des situations particulières, notamment lors de crises sanitaires, comme ce fut le cas avec le Covid, où la mobilité était compromise", a expliqué lundi dans La Matinale de la RTS Claude Haegi, ancien conseiller d'Etat genevois et président de la Fondation pour le développement durable des régions d'Europe. Selon lui, l’identification du domicile des détenteurs de ces cartes de résidence permettrait de mieux préserver la mobilité.
Des applications plus ambitieuses ont été envisagées par la MOT. Parmi elles, l’idée d’une Sécurité sociale qui offrirait un accès à la santé de part et d’autre de la frontière. Cependant, cette ambition va au-delà des compétences des autorités locales. Pour qu’elle puisse aboutir, un traité entre les deux pays serait nécessaire. Ce qui n’est pas une mince affaire.
La volonté de créer un sentiment d'appartenance
Néanmoins, l’idée principale est de cultiver un sentiment d’appartenance, une identité propre au Grand Genève, affirme Christian Dupessey, maire d’Annemasse et président de la Mission opérationnelle transfrontalière.
"Cette carte marquerait l’appartenance à un ensemble de villes transfrontalières. Elle serait un élément qui montrerait que l’on habite dans une région particulière, qui a une frontière au milieu, qui constitue en réalité un seul et unique bassin de villes", poursuit l'élue française.
Accueil mitigé du côté suisse
A Genève, le projet est accueilli avec une certaine réserve. Antonio Hodgers, conseiller d'Etat chargé du Territoire, ne le juge pas assez abouti. Selon lui, "faire vivre l’identité du Grand Genève est fondamental. Encore faut-il que cette carte soit rattachée à des droits concrets supplémentaires qui sont en l’état un peu flous".
Pour l'instant, les avantages envisagés comprennent une tarification uniforme des transports publics et des réductions culturelles. "Ces prestations peuvent être l’entrée gratuite aux musées ou des conditions spéciales pour participer à des événements, [...] car nous sous-estimons souvent ce que nous partageons", souligne Claude Haegi.
Sujet radio: mm
Adaptation web: Miroslav Mares