L'information a été révélée par Léman Bleu et la Tribune de Genève. Au TCS Genève, on indique mardi recevoir de nombreux coups de fil de personnes inquiètes. Financièrement parlant, pour une partie de la population, il est difficile d'encaisser un pareil coup de massue, intervenant, de surcroît, en fin d'année.
Les appels téléphoniques proviennent essentiellement de personnes de la classe moyenne inférieure ou de retraités, qui ont des voitures de plus de 15 ans d'âge, précise Yves Gerber, le directeur de la section genevoise du TCS.
A l'origine de ces hausses spectaculaires se trouve une loi cantonale acceptée en mars dernier en votation. Intitulé "Pour une imposition écoresponsable et équitable des véhicules motorisés", le texte était un contre-projet à une initiative UDC qui demandait une réduction de moitié de l'impôt sur les véhicules.
Les vieux véhicules défavorisés
Les nouvelles règles en vigueur soumettent les véhicules électriques ou à hydrogène à une taxation basée sur le poids à vide. Les véhicules thermiques, eux, sont imposés en fonction de leurs émissions de CO2. Une mesure qui, au final, pénalise fortement certains détenteurs de voitures anciennes, peu importe la cylindrée.
Par exemple, pour une VW Polo à essence, datant de 2001, la taxation bondit et passe de 210 francs à 750 francs. Ce montant est composé de l'impôt annuel de 120 francs et d'une surtaxe sur les émissions de CO2 qui s'élève, elle, à 630 francs. Le bordereau précise que le total est payable au 31 décembre, au plus tard.
Pour le propriétaire d'un monospace familial à essence Citroën Evasion de 1998, émettant 252 grammes de CO2 au kilomètre, la facture est encore plus salée. Son impôt auto est passé de 297 francs à 2100 francs, note Yves Gerber. Selon lui, les propriétaires de camping-cars font aussi face à des augmentations massives.
Réactions politiques
Plusieurs partis politiques ont réagi à ces augmentations brutales de la taxation automobile. Le mouvement Libertés et Justice sociale (LJS) milite, par exemple, pour l'introduction d'un plafond fiscal sur l'impôt des véhicules motorisés.
Le MCG, de son côté, propose carrément un moratoire sur les hausses de l'impôt automobile en 2025. "Je pense que toutes les personnes qui ont accepté cette nouvelle loi et cette nouvelle tarification ne s'imaginaient pas, et nous non plus d'ailleurs, avoir des hausses aussi importantes que celles qu'on a pu voir ces derniers jours", relève la députée genevoise du parti Ana Roch dans Forum lundi.
A l'opposé, le socialiste Sylvain Thévoz estime que ces hausses sur la facture ne devraient pas entraîner de hausse fiscale car le "le projet de loi est à l'équilibre", souligne-t-il. "Il se peut que certains voient leur fiscalité un peu alourdie (...) mais d'autres vont gagner: particulièrement les propriétaires des véhicules plus lourds et moins polluants", poursuit le député dans Forum.
L'UDC, qui dénonce "une hausse insensée", va, pour sa part, redéposer son projet de loi qui vise à réduire de moitié "cet impôt injuste". Le parti en demandera l'ajout à l'ordre du jour de la séance de jeudi du Grand Conseil genevois, ainsi que l'urgence et la discussion immédiate.
Le PLR demande, de son côté, de mensualiser le paiement de l'impôt automobile de 2025. Il a annoncé le dépôt d'un projet de loi allant dans ce sens. Les libéraux-radicaux appellent aussi à revoir la loi qui a été adoptée par le peuple pour en gommer les incohérences et les effets de seuil très importants.
juma avec ats