La nomination du père de Delphine Bachmann à la tête d'un office cantonal fait polémique à Genève
Alain Bachmann travaille dans les systèmes informatiques au sein de l'état depuis plus de 30 ans. Sa nomination à la tête de ce service a été présentée mercredi par Carole-Anne Kast et validée par le collège gouvernemental.
Contacté par la RTS, le porte-parole du département du numérique précise qu'une trentaine de candidatures ont été reçues, analysées et évaluées. Il confirme que la candidature d’Alain Bachmann était la meilleure et que la conseillère d’Etat Delphine Bachmann s’est récusée lors du vote.
Nathalie Fontanet n’a pas eu besoin de le faire, car son lien de parenté avec le nouveau directeur, le beau-frère de son ex-mari, n'est pas direct.
La PLR Anne Hiltpold est la seule membre du Conseil d'Etat à s'être opposée à cette nomination, a appris la RTS.
Doutes et réserves
Bien que personne ne remette en question les compétences d’Alain Bachmann et que plusieurs élus estiment que sa nomination est justifiée, puisqu'il était en poste avant sa fille, les réactions à cette nomination n’ont pas tardé.
Contactés par la RTS, la plupart des présidents de partis sont critiques. Thomas Wenger, président du PS, se dit surpris, alors que Pierre Nicollier, président du PLR, exprime ses réserves, estimant que cette nomination crée le doute, ce qui est déjà suffisant pour y renoncer. Le président de l'UDC Lionel Dugerdil annonce lui d'ores et déjà la préparation d'un projet de loi, sans en dévoiler la teneur pour le moment.
Delphine Bachmann, quant à elle, confirme s’être récusée et ne souhaite pas s’exprimer davantage. Mais aujourd'hui, une chose est claire: cette nomination fera l’objet de suites.
"Le meilleur parmi 50 candidats"
Invité dans Forum, le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers réfute toute accusation de népotisme. "J'ai veillé à ce que, dès le début du processus, Delphine Bachmann quitte la salle et n'ait accès à aucun document. Finalement, la décision a été prise par un Conseil d'Etat de six membres, comme il se doit, sans la personne concernée. C'est ce que prévoit la loi."
Antonio Hodgers est conscient du dégât d'image que cette décision peut engendrer, mais juge que ce n'était pas une raison suffisante pour écarter la candidature d'Alain Bachmann. Et de conclure: "Le Conseil d'Etat était parfaitement conscient des polémiques, des volontés d'écorner notre image, de toute façon, c'est notre vie quotidienne".
Sujet radio: Tania Sazpinar
Adaptation web: Miroslav Mares