La police est intervenue pour déloger les étudiants pro-palestiniens à l'Université de Genève
Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 5h, a indiqué la porte-parole de la police genevoise. Les agents ont procédé à des contrôles d'identité et ont évacué les étudiants via un parking sous le bâtiment, sous les applaudissements d'une vingtaine de personnes qui ont passé la nuit devant l'université en soutien.
Plusieurs personnes avaient les mains attachées devant ou dans le dos, a constaté sur place la RTS. Elles ont été embarquées dans des fourgons de police. Les interpellations se sont déroulées "dans le calme".
Au poste, les étudiants propalestiniens ont été entendus l'un après l'autre par la police. Au total, 49 personnes ont été auditionnées par la police avant d'être libérées, a indiqué le porte-parole du pouvoir judiciaire Olivier Francey. Elles font l'objet d'une plainte du rectorat de l'UNIGE pour violation de domicile.
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Plus de traces
Mardi matin, il ne restait plus aucune trace de l'occupation du bâtiment. Les banderoles et les drapeaux palestiniens qui tapissaient les murs et les galeries d'UniMail ont été retirés. Les divans, les tables et les fauteuils qui avaient été installés dans le grand hall ont disparu.
UniMail a été remis en état, a fait savoir le porte-parole de l'UNIGE. Mardi matin, des agents de sécurité continuaient à filtrer les entrées dans le bâtiment. Seuls les membres de la communauté universitaire y ont accès. Ces contrôles ont été mis en place durant le week-end.
"Notre volonté est de lever cette mesure aussi rapidement que possible, mais pour l'instant, elle est maintenue", a précisé le porte-parole. La question d'éventuelles sanctions académiques contre les fauteurs de troubles n'a pas encore été abordée par la direction de l'université.
Des incidents
Dans un courrier adressé lundi à la communauté universitaire, le rectorat de l'UNIGE disait comprendre "le soutien et la solidarité" que la coordination étudiante pour la Palestine a manifestés envers les victimes du conflit de Gaza. Il lui avait toutefois demandé de "respecter les règles de sécurité" et les limites légales.
Le rectorat, depuis le début de l'action il y a une semaine, avait souligné l'illicéité de l'occupation d'UniMail en dehors des heures d'ouverture du bâtiment. Il avait aussi exigé le retrait d'une banderole qui proclamait la libération de la Palestine du Jourdain à la mer Méditerranée. Un message qui peut être interprété comme un appel à la destruction de l'Etat d'Israël.
Les étudiants pro-palestiniens, de leur côté, demandaient notamment que l'UNIGE prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu'elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens.
Depuis une semaine, plusieurs incidents liés à cette occupation ont éclaté. Pour éviter tout dérapage, l'UNIGE avait décidé samedi de limiter l'accès au bâtiment UniMail aux seuls membres de la communauté universitaire. Des agents de sécurité filtraient les entrées.
nr/fgn avec ats