Le Conseil administratif de la Ville de Genève a pris ces décisions lundi à l'unanimité de ses membres, à l'issue d'une séance extraordinaire, a-t-il annoncé mardi. Le directeur du service du contrôle financier doit finaliser les vérifications en cours, mais il pourrait aussi mener des investigations plus poussées.
La codirectrice du DACM, qui est à l’origine des engagements douteux, a été suspendue. En ce qui concerne les personnes engagées, le Conseil administratif a décidé de résilier leurs contrats, tout en respectant les obligations légales.
Vérification des processus de recrutement
L'Exécutif a également demandé au service du Contrôle financier d’examiner les processus de recrutement récents et en cours pour les postes de direction du département, afin de s’assurer de leur régularité et leur pertinence. Il pourrait aussi mener des investigations plus poussées.
Il conclut son communiqué par une phrase forte: aucun manquement ne sera toléré.
Rappel des faits
Le 26 mars, la Tribune de Genève révélait que la codirectrice du DACM avait engagé sa demi-soeur pour un poste de chargée de communication, sans annoncer le lien de parenté.
Cette cadre a aussi permis l'embauche d'un couple de la région parisienne - elle comme urbaniste puis lui en tant qu'adjoint de direction - qui aurait menti sur son domicile.
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"Pas de rupture de confiance"
La prise de position du Conseil administratif de la Ville, à laquelle Frédérique Perler a dû se résigner à adhérer, est un véritable désaveu pour elle. Certains de ses adversaires politiques, à droite notamment, demandent sa démission. D'autres demandent la mise sous tutelle de son département. Et à un an des élections municipales, des voix s'élèvent même de son propre camp pour demander qu'elle renonce à se représenter pour un deuxième mandat.
Quoi qu'il en soit, pour le maire de Genève Alfonso Gomez, il n'y a pas de rupture de confiance. "Frédérique Perler reste présidente de son département, elle assume pleinement les mesures qui ont été dictées et elle va réorganiser son département selon ces mesures", souligne-t-il au micro de Forum mardi.
Frédérique Perler se défend
Dans une interview accordée en fin de journée à 20 minutes, Frédérique Perler est sortie de son silence pour affirmer qu'elle était "en accord" avec les décisions annoncées par le Conseil administratif.
Elle a relevé qu'elle ignorait tout des relations entre ces personnes au moment des embauches. "Je ne connaissais ni ces personnes ni leurs liens, et je n'ai pas pris part à ces recrutements", a assuré l'élue.
Elle a ajouté que la codirectrice avait commis "une faute, qu'elle reconnaît et assume, en ne m'informant pas de l'embauche de sa demi-soeur." Pour les Parisiens, elle a parlé d'une "omission" qui l'a empêchée, ainsi que le Conseil administratif, "de faire un choix politique éclairé."
Selon elle, "le fond du problème" n'est pas le choix des personnes, mais les relations qu'elles entretiennent entre elles. "L'important, c'est que ces liens soient clairs. Ça n'a pas été le cas, et cela a créé la rupture de confiance", a souligné Frédérique Perler.
De son côté, la codirectrice "prend acte" de la décision du Conseil administratif, a affirmé à Keystone-ATS son avocat. Alors qu'elle pourra désormais se défendre, "elle espère que les faits pourront être rapidement et sereinement établis", insiste-t-il.
Sujet radio: Mohamed Musadak
Adaptation web: ats/miro/fgn