"Christian Brunier est extrêmement affecté par les attaques dont il fait l'objet. Il a jugé préférable de partir le plus rapidement possible", a indiqué devant les médias le président du conseil d'administration des SIG Robert Cramer.
Des soupçons de népotisme pèsent sur Christian Brunier depuis que la Tribune de Genève et la télévision Léman Bleu ont révélé que ses deux beaux-fils travaillaient aux SIG, ainsi que l'épouse de l'un d'eux. Vendredi dernier, la RTS mettait aussi en évidence l'engagement par l'entreprise d'un neveu du directeur général.
>> Relire : Un quatrième membre de la famille du directeur général des SIG a été engagé dans la société
Une carrière longue de 45 ans
Christian Brunier a passé 45 ans aux SIG, dont dix ans en tant que directeur. "Je suis très affligé de voir qu'un parcours exemplaire se termine de cette manière. Christian Brunier est blessé, il a le sentiment de faire l'objet d'une polémique profondément injuste", a poursuivi l'écologiste qui juge central, pour l'entreprise, d'établir la meilleure relation de confiance avec ses clients, les entreprises, les médias et le monde politique.
Le directeur démissionnaire a initialement annoncé son départ le 25 mars dernier pour le 31 mars 2025. Une information restée confidentielle en raison des turbulences médiatiques liées à la publication de l'examen des pertes du réseau électrique par la Cour des comptes, a fait savoir Robert Cramer.
S''agissait-il de la seule issue possible ? Robert Cramer a déclaré dans Forum que c'était celle "choisie" par Christian Brunier et qu'il la "déplorait".
"Lorsque j'ai pris mes fonctions, Christian Brunier avait déjà l'intention de faire valoir ses droits à la retraite anticipée. Il pouvait le faire dès l'âge de 60 ans et il aurait pu partir de l'entreprise à la fin de l'année dernière. Et puis, on lui a demandé de bien vouloir prolonger pour que son départ ne coïncide pas avec celui de Michel Balestra, qui était le président du conseil d'administration. Il a accepté pour une année", explique Robert Cramer, précisant que le conseil d'administration lui avait proposé une deuxième année supplémentaire, ce que le directeur a refusé.
Processus de recrutement lancé
L'intérim sera assuré par le directeur adjoint, Alain Zbinden. "Nous avons immédiatement engagé un processus de recrutement. L'important c'est que ça se passe vite, parce que ce n'est pas bien pour l'entreprise de ne pas avoir de directeur", a souligné Robert Cramer, qui souhaite trouver quelqu'un de "compétent et de qualité".
Il ne se fait toutefois pas d'illusions: "Cela prendra du temps. L'expérience montre que si on va vite, on peut boucler le processus en six mois, mais ça peut aller jusqu'à une année. Il est difficile à ce stade de pouvoir pronostiquer une date."
juma avec ats
Un audit externe sur les procédures de recrutement
Un audit externe sera mené sur les procédures de recrutement aux SIG. Robert Cramer, président du Conseil d'administration de la régie publique, a indiqué "prendre au sérieux" les accusations de favoritisme.
"Je n'emploie pas le terme de népotisme. Si c'est avéré, c'est très problématique comme comportement et pour l'entreprise", a déclaré mardi devant les médias Robert Cramer.
L'auditeur externe aura pour mission de chercher à savoir si les procédures de recrutement sont adéquates, si le règlement est perfectible et si, dans les cas en question, les procédures ont été appliquées ou s'il y a eu des dérives.
De son côté, Robert Monin, directeur des ressources humaines des SIG, a expliqué qu'un candidat qui n'a pas de réelles compétences est balayé lors des différentes étapes de recrutement. "Les recommandations de l'audit externe seront mises en oeuvre par les SIG", a assuré le président, qui souhaite que les établissements publics autonomes s'alignent sur les mêmes pratiques.