Lancé en février 2022, le mécanisme est simple. A la lettre de mise en demeure est joint un formulaire que le locataire doit remplir et envoyer à l'Hospice général. Après évaluation, ce dernier peut obtenir l'argent auprès d'une fondation privée partenaire du projet pour régler les arriérés de loyer. Les milieux immobiliers se chargent de faciliter les contacts et les transmissions d'information.
Entre juin 2022 et mai 2024, 702 demandes ont ainsi été déposées et 240 ménages ont pu bénéficier de ce soutien, détaille le Département de la cohésion sociale jeudi dans un communiqué. Le montant des aides reçues se monte à 785'000 francs.
Les raisons invoquées pour expliquer les problèmes liés au paiement du loyer sont multiples. La plus importante est liée à l’existence de dettes ou de factures inattendues. Le chômage et les raisons de santé viennent ensuite.
Combler un vide
Selon des pointages effectués par les régies, plus de 86% des bénéficiaires étaient toujours titulaires de leur bail quelques mois après avoir reçu une aide. De plus, 64% des bénéficiaires n’avaient pas de nouveaux arriérés de loyer.
"Nous disposons désormais d'un outil performant pour combler un vide qui existait dans notre dispositif social", a commenté Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat chargé du Département de la cohésion sociale, cité dans le communiqué.
Surtout des personnes seules et des familles
Parmi les 702 demandes traitées, 35% proviennent de personnes seules, 34% de couples avec enfants et 25% de familles monoparentales. Les revenus des demandeurs sont généralement très bas, avec un salaire moyen d'un peu plus de 3000 francs par mois.
Leur fortune est particulièrement basse, voire inexistante. En effet, plus de 90% des bénéficiaires n’ont aucune réserve financière dans le ménage (moins de 750 francs).
Les loyers des demandeurs se situent en moyenne à environ 1500 francs par mois charges comprises. Quant à l’occupation professionnelle indiquée, la moitié est salariée et 21% sont au chômage. Peu d'indépendants font appel à cette aide ponctuelle. Les arriérés reportés s’élèvent normalement à deux mois de loyer.
Une mesure jugée efficace
"Les personnes qui ont bénéficié de cette aide ont toutes exprimé leur soulagement de pouvoir se maintenir dans leur logement. Cette mesure s’est révélée réellement efficace à un coût relativement modeste et recueille l’assentiment de l’ensemble des partenaires", ajoute Leila Badiss, responsable du projet pour l’Hospice général.
La Chambre genevoise immobilière soutient pleinement une "solution équilibrée et bénéfique pour tous". Pour elle, l'initiative a l'avantage de réduire les coûts liés aux procédures d'expulsion et de relocation des logements et contribue à stabiliser les relations entre bailleurs et locataires.
ats/cab