Modifié

Le Grand Conseil garantit l'accès aux plages publiques du canton, au grand dam des communes aisées

La plage communale de Pregny-Chambésy, réservée aux habitants de la commune. [CC BY-SA 4.0. Sans modifications. Lien vers la licence: https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr - Jérémy Toma]
Le Grand Conseil genevois décide de garantir l'accès à toutes les plages publiques / Le Journal horaire / 20 sec. / le 30 août 2024
Le Grand Conseil genevois a décidé vendredi de garantir l'accès gratuit à toutes les plages publiques du canton, sans restrictions. Les communes pourront fixer un prix d'entrée modeste s'il y a des infrastructures, mais elles ne pourront plus être réservées à leurs propres habitants.

Pour mettre un terme aux pratiques discriminatoires de certaines communes du bord du lac, le Conseil d'Etat proposait de modifier la loi sur les eaux. Suivant l'exemple d'Hermance, Collonge-Bellerive avait ainsi, en 2019, limité l'accès à deux plages pour réduire leur fréquentation. La commune avait réservé la plage de la Nymphe à ses résidents – avant de faire machine arrière – et rendu celle de la Savonnière payante pour les non-résidents.

La commune de Pregny-Chambésy, elle, interdit tout bonnement l'accès à sa plage aux personnes qui ne sont pas domiciliées sur son territoire.

"Certaines communes ne jouent pas le jeu"

Par peur que cette pratique ne se développe, le conseiller d'Etat Antonio Hodgers avait mis en consultation un avant-projet de loi en 2020 pour y mettre fin, concrétisé en projet de loi en 2022.

Alors que les Genevois veulent pouvoir se rafraichir, "certaines communes ne jouent pas le jeu", a dénoncé la Verte Dilara Bayrak. La modification législative repose sur quatre principes: l'accès aux espaces publics du lac, la gratuité, un prix d'entrée modeste en cas de prestations d'une certaine importance et la non-discrimination en fonction du domicile, a détaillé le socialiste Grégoire Carasso, au nom de la majorité.

Autonomie communale contre droit d'accès au lac

Le PLR Adrien Genecand a fait planer la menace des problèmes que pourraient rencontrer les Bains des Pâquis [actuellement ouverts toute l'année mais payants en été, ndlr] et Genève-Plage pour facturer une entrée, en vain. Pour l'UDC Marc Falquet, la différence de traitement entre les résidents et les visiteurs avait sa logique de par le coût d'entretien des infrastructures pour les communes.

Quant au Centre, il s'est dit partagé entre la défense de l'autonomie communale et celle de l'accès au lac. Au final, la loi a été acceptée par 57 oui, 36 non et 1 abstention.

>> Lire aussi : Comment Genève s’est transformée en "station balnéaire"

Vincent Cherpillod/ats

Publié Modifié