La crise du Covid a mis un sérieux coup de frein aux différents salons automobiles. Depuis, les constructeurs s’inscrivent moins. Aux salons, ils préfèrent renforcer leur présence sur internet.
Cette désaffection des constructeurs a une résonance particulière à Genève. Le salon a longtemps profité d’un point fort. "Il avait cette image de salon neutre avec la non-prépondérance de constructeurs locaux, donc un salon plus ouvert", analyse dans le 12h30 Laurent Petizon, consultant automobile.
"Au moment où l’économie mondiale se cristallise en bloc, ça peut jouer dans l’autre sens. Ce qui a fait la force du salon de Genève peut peut-être en ce moment jouer contre lui."
Une carte à jouer
Les constructeurs français, italiens et autres limitent aujourd’hui leur participation. Ils favorisent les salons qui se trouvent dans leur pays, où ils savent qu’ils occuperont le premier plan.
Malgré cela, pour Laurent Petizon, la manifestation genevoise a encore une carte à jouer. "L’avenir peut réserver des bonnes surprises pour les nouveaux arrivants en Europe qui peuvent trouver à Genève une bonne base neutre et ouverte pour présenter leurs produits."
Nouveaux constructeurs
Un avis partagé par Flavien Neuvy, économiste et directeur d'un observatoire européen de la consommation. "Je pense que ces salons ont quand même encore du succès auprès du grand public. Et je pense que [les constructeurs] ont tort de ne pas y aller, parce que ça laisse la place aux autres, et je pense que c’est une bonne caisse de résonance médiatique. Peut-être qu’ils y reviendront un jour."
Pour moi, le salon connaît une phase de transition, comme beaucoup d'autres en Europe
Les constructeurs chinois BYD et MG Motor, encore peu connus du grand public, seront présents cette semaine à Genève. De quoi donner confiance à Delphine Bachmann, conseillère d'Etat genevoise en charge de l'Économie. "Pour moi, le salon connaît une phase de transition, comme beaucoup d'autres en Europe."
"Cette édition se veut davantage axée sur l'évolution de la mobilité électrique, autonome, ou encore tout ce qui est fait autour du design. Cela permet peut-être aussi d'attirer un public plus varié et différent des précédentes éditions."
Mathilde Salamin/asch