On se trouve dans un bloc opératoire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Il n'y a pas de patient sur la table mais seulement dans la réalité virtuelle. La simulation se fait sous les ordres d'un vrai chirurgien.
"Là, on a simulé une prothèse totale de genou", indique le Dr. Hermes Miozzari, médecin adjoint agrégé du service chirurgie orthopédique aux HUG dans le 19h30 vendredi.
"La réalité virtuelle peut être la première étape pour montrer à quelqu'un ce que représente l'univers en bloc opératoire. Par exemple, permettre à un interne qui n'a jamais effectué ce type d'opérations de le faire de A à Z pour se rendre compte des étapes nécessaires."
Pas besoin d'être dans la salle pour suivre la formation, l'immersion peut se faire aussi à distance et réunir jusqu'à 300 personnes. Le patron de la start-up ORamaVR en est persuadé, cette technologie, c'est l'avenir.
Remède contre les lacunes
"Après le Covid, on a vu qu'il y avait des lacunes dans la formation, particulièrement dans le domaine de la santé. On doit exploiter davantage les outils mis à disposition avec la technologie et la réalité virtuelle. Pour l'instant, la formation se fait sur des mannequins ou des cadavres. Mais ils sont compliqués à trouver et ils ont un certain coût", explique George Papagiannakis, administrateur d'ORamaVR, qui collabore avec le Centre de médecine virtuelle des HUG pour créer des simulations qui correspondent à leurs besoins.
Cette simulation de chirurgie orthopédique est l'un des projets menés en ce moment par cette toute nouvelle institution, créée en 2022. Pour l'heure, la réalité virtuelle est un outil principalement utilisé pour améliorer les diagnostics et la formation médicale.
"Nous pouvons essayer plusieurs fois avant de travailler avec le patient. On peut gagner du temps, améliorer la qualité des soins", ajoute Oliver Kannape, directeur du Centre de médecine virtuelle aux HUG.
Pas une solution à tout
Mais le Dr. Hermes Miozzari relativise. Selon ce chirurgien, la réalité virtuelle ne peut pas tout remplacer.
"Comment tenir la lame, comment l'utiliser. C'est quelque chose qu'on va chercher avec d'autres types de simulation, comme des os en plastique par exemple. Il faut avoir le feeling de ce qu'on est en train de faire. Ça, avec la réalité virtuelle, on ne l'a pas encore."
Dans les blocs opératoires, ce n'est pas pour tout de suite, mais cette technologie fait son chemin. Des tests sont actuellement menés, en collaboration avec l'Université de Berne et Innosuisse, pour l'utiliser lors de l'examen pratique des étudiants en médecine en Suisse. Une méthode plus économique et pratique. Actuellement, cet examen se fait avec des figurants.
Sujet tv: Gianluca Agosta
Adaptation web: juma