Les partisans et opposants de l'impôt sur l'outil de travail présentent leurs arguments
L'impôt sur l'outil de travail est une taxe qui touche les entrepreneurs, se basant sur la valeur estimée par l’autorité fiscale de leur entreprise. L’outil de travail est un élément constitutif de la fortune, au même titre que les biens immobiliers, les objets d’art ou d’autres biens comme des voitures.
Le texte qui sera voté à Genève propose d'alléger cet impôt, mais à plusieurs conditions: il faut que l'entrepreneur en question détienne plus de 10% des parts de la société; qu'il y travaille; et que la société ne soit pas cotée en bourse.
Selon une estimation, environ 4300 entrepreneurs genevois sont concernés dans le canton.
Des entrepreneurs qui "étouffent"
La campagne est lancée à Genève. Pour la droite et les milieux économiques, cet impôt étouffe les entrepreneurs du canton en les imposant sur de l'argent qu'ils ne détiennent pas réellement. Matthieu Barro paie un impôt sur l’outil de travail depuis qu’il a repris l’entreprise familiale Barro & Cie à Carouge en 2021. Interrogé dans La Matinale de la RTS, il regrette de devoir se verser des dividendes pour payer cet impôt. "Je ne partirai pas en vacances avec, c’est de l’argent que je laisserai dans ma société pour la développer."
De plus, selon Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève, en comparaison suisse, l'impôt genevois serait dix fois plus élevé que dans les autres cantons romands.
Un "enfumage" pour la gauche
La gauche et les syndicats dénoncent pour leur part un "enfumage". Selon eux, cette baisse aura très peu d'impact sur les petits artisans du canton. "La droite prétend aider les petits entrepreneurs, c’est faux. Quand on regarde les chiffres, on se rend compte que près de la moitié de la baisse fiscale est redistribuée à 23 très gros entrepreneurs du canton", dénonce le député vert genevois Julien Nicolet-dit-Félix. Sur le principe, il ne se dit pas contre pour les artisans et les petits entrepreneurs, pour qui "il faut effectivement imaginer une déduction fiscale".
Les syndicats craignent que cette baisse d’impôt crée "une redistribution des richesses vers le haut et un manque au niveau des services publics". L’Etat de Genève estime l’impact financier de cette loi à environ 30 millions de francs de diminution des recettes fiscales.
Tania Sazpinar/jfe