Interrogée dans l'émission Forum, la présidente de la section cantonale des Vert-e-s Mariam Yunus Ebener reconnaît les erreurs commises par Fabienne Fischer, mais critique le ton accusateur du rapport de la commission d'enquête. "Elle sort de son rôle quand elle accuse et condamne. C'est au procureur de le faire. On est dans un Etat de droit. Il faut respecter les institutions, la séparation des pouvoirs", explique-t-elle. "La commission ne peut pas se prononcer sur le fonctionnement des institutions. Chacun a son rôle."
De plus, il est à ses yeux "très dommage que les députés (de la commission d'enquête, ndlr) n'aient pas élargi leur enquête aux autres départements, cela donne véritablement un sentiment de lynchage public".
Mariam Yunus Ebener souligne également que certaines accusations sont graves et nécessitent une vérification approfondie par le procureur général.
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Des discours différents
Cette prise de parole de la présidente du parti cantonal ne fait pas l'unanimité au sein de la formation écologiste. Ainsi, Omar Azzabi, président de Vert-e-s de la Ville de Genève, est nettement plus virulent: "Il est désolant de ne pas vouloir rompre avec le passé et reconnaître les fautes graves sans ambiguïté, surtout lorsqu'il s'agit de principes d'éthique et d'exemplarité", dit-il au micro de la RTS.
Ces deux discours opposés montrent bien le conflit larvé qui couve entre le parti cantonal et les Verts de la Ville de Genève. En effet, plusieurs personnes au niveau cantonal que la RTS a pu sonder estiment que la section Ville de Genève est trop militante, "trop à gauche".
Du côté de la Ville, certains dénoncent une forme d'ingérence du parti cantonal, par exemple dans le choix de la candidate qui remplacera la conseillère administrative verte Frédérique Perler.
Ce conflit entre les Verts genevois étalé sur l'espace public pourrait également porter préjudice au parti à moins d'un an des élections communales.
Un rapport accablant
Pour rappel, la sous-commission de contrôle de gestion de Grand Conseil a publié mardi un rapport accablant contre Fabienne Fischer. Il y est fait état de diverses irrégularités, de conflits d’intérêts, de subventions déguisées en mandat et d'un cas de népotisme.
Le rapport relève ainsi que l'ancienne conseillère d'Etat a engagé une amie de longue date à un poste de fonctionnaire, sans même la publication d'une annonce pour ce poste. En outre, trois communicants ont réalisé des actions de campagne, alors que ce n'était pas leur mission.
Fabienne Fischer a donc bel et bien utilisé des ressources publiques pour sa campagne électorale, conclut la sous-commission. "Dans cette affaire, l’ancienne conseillère d’Etat s'est servie au lieu de servir la population", avait même critiqué sa présidente Jennifer Conti.
Sujet et interview radio: Mohamed Musadak et Renaud Malik
Adaptation web: lan