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Lien potentiel troublant entre les deux explosions survenues à Genève ces derniers mois

Colis piégé à Genève, un lien potentiel avec l'explosion d'août dans le quartier de St-Jean à Genève
Colis piégé à Genève, un lien potentiel avec l'explosion d'août dans le quartier de St-Jean à Genève / Forum / 2 min. / hier à 18:00
L'explosion de ce lundi à Genève, causée par des explosifs dans une boîte à lait et blessant une fille de 12 ans, est dans les mains du Ministère public de la Confédération, épaulé par la Fedpol. Selon les premiers éléments de l'enquête, il pourrait y avoir un lien entre cette explosion et celle survenue dans le quartier de St-Jean en août.

En août dernier, un colis piégé déposé sur le paillasson devant l'entrée d'un appartement du quartier de St-Jean à Genève avait explosé, blessant un père de famille qui avait voulu le manipuler. L'affaire n'est toujours pas élucidée. 

>> Relire à ce sujet : Fin de l'opération de police à Genève après l'explosion d'un colis piégé qui a fait un blessé

Ce lundi, des explosifs dissimulés dans une boîte à lait ont causé une nouvelle déflagration, blessant grièvement cette fois une fille de 12 ans.

>> Relire à ce sujet : Une jeune fille grièvement blessée après une explosion à Genève

Si les deux affaires semblaient d'abord distinctes, le Ministère public de la Confédération et la Fedpol estiment qu'il pourrait y avoir un lien entre les deux. Selon la RTS, ce lien pourrait être lié à l'activité professionnelle des deux personnes initialement visées. Elles travaillent toutes deux chez Patek Philippe, la célèbre manufacture horlogère basée à Plan-les-Ouates.

Bien qu'oeuvrant tous deux dans la conception des montres, les hommes visés ne travaillent pas directement ensemble, mais dans deux secteurs qui dialoguent. Les attaques, qui ont touché leur domicile, semblent les cibler directement. Cependant, l'explosion d'hier a blessé une victime collatérale: l’enfant du second employé.

>> Les habitants du quartier genevois de Grange-Canal sous le choc, dans le 19h30 :

Les habitants du quartier genevois de Grange-Canal sous le choc après l'explosion d'un colis piégé qui a blessé une adolescente
Les habitants du quartier genevois de Grange-Canal sous le choc après l'explosion d'un colis piégé qui a blessé une adolescente / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30

Motivations encore floues

Les motivations derrière ces actes restent floues. Les autorités et la direction de Patek Philippe refusent tout commentaire.

Nous n'avons pas de secret d'Etat, ni de données sensibles, nous faisons juste des montres

Un employé de Patek Philippe

Plusieurs employés de l'entreprise, que la RTS a pu interroger ce mardi après-midi, évoquent des collègues sans histoire. "Nous n'avons pas de secret d'Etat, ni de données sensibles, nous faisons juste des montres", a par exemple confié l'un d'eux, ajoutant qu'il n'y avait aucun conflit au sein de leur secteur.

Toujours est-il que, selon un article de 20 minutes paru cet été, des menaces auraient été proférées à l'encontre de Patek Philippe et de ses employés. Des allégations qui, à ce stade, n’ont pas été confirmées par les enquêteurs ni par la manufacture horlogère.

Face à ces événements, Patek Philippe a diffusé une communication interne ce mardi après-midi, demandant à ses employés de rester discrets sur leur activité et leur employeur, a encore appris la RTS. L’entreprise affirme collaborer étroitement avec les autorités pour assurer leur sécurité.

Inquiétude parmi les collaborateurs

Malgré ces mesures, l’inquiétude grandit parmi les collaborateurs et du côté du syndicat UNIA, qui défend les professionnels de la branche. Ce dernier se dit "très inquiet pour les employés de l'entreprise". Il avait déjà sollicité la direction de Patek Philippe après la première explosion, redoutant une recrudescence des fortes tensions qui avaient secoué l'entreprise en 2021, où des employés avaient dénoncé un climat de travail délétère. L'Office cantonal de l'inspection des relations de travail avait d'ailleurs été alerté à l'époque. 

Cette première interpellation n'a pas été concluante, mais après cette deuxième explosion le syndicat compte interpeller à nouveau la direction sur les mesures de prévention mises en place pour protéger son personnel. 

Sujet radio: Charlotte Frossard/Camille Rivollet 

Adaptation web: Fabien Grenon

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