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Opération nettoyage pour le Rhône après les crues de l'année passée

Opération nettoyage pour le Rhône après les crues de l'année passée
Opération nettoyage pour le Rhône après les crues de l'année passée / 19h30 / 1 min. / le 1 mars 2024
Après les crues exceptionnelles à Genève à la fin 2023, les effets de ces intempéries se font sentir dans les profondeurs du Rhône. Les graviers s'entassent et le dragage doit s'opérer plus tôt que prévu. 

Une embarcation peu commune fait le ménage en ce début d'année dans le Rhône. Il s'agit d'une barge qui fonctionne comme "un gros aspirateur" explique le pilote Michaël Capdeville dans le 19h30. "On a une fraise devant qui met les matériaux en ébullition et on les aspire. On les recrache plus loin dans le lit du Rhône. En gros, on aide l'écoulement naturel des sédiments", précise l'employé des Services industriels genevois (SIG).

Cette opération est nécessaire pour permettre à la barge qui transporte les déchets des Genevois jusqu'à l'usine d'incinération de circuler à nouveau.

Une situation exceptionnelle

Les conséquences des crues historiques de l'année passée se font ressentir dans les profondeurs. Du jamais vu pour Cédric Bernard, responsable transport fluvial et travaux spéciaux aux SIG. Il évoque notamment la quantité de matériaux, qui oscille en temps normal entre 4000 et 5000 mètres cubes pour chaque opération de nettoyage. Actuellement "on est sur 10'000 mètres cubes", précise le spécialiste. 

Le calendrier a aussi dû être revu. En temps normal, ce dragage se fait une à deux fois par année, en été ou en automne. Mais à cause des crues, il a fallu draguer en hiver, ce qui implique des compromis pour les SIG. 

L'hiver, c'est en effet la période de reproduction des salmonidés. "Ce n'est pas la meilleure période pour le faire en termes de protection de la biodiversité", admet Gilles Garazi, directeur transition énergétique aux SIG. "On a été obligé de le faire et donc on a obtenu les autorisations nécessaires. Mais ce n'est pas ce qu'on souhaite", précise-t-il.

Eviter d'éventuelles prochaines crues

L'opération n'est pas utile uniquement pour les bateaux. Elle permet aussi de mieux anticiper d'éventuelles prochaines crues. "En pleine ville, où on n'a pas trop envie de voir le niveau du lit de l'Arve se surélever d’un ou deux mètres, on aurait un gros problème de sécurité", explique Etienne Monbaron-Jalade, chef du secteur hydrologie et extrêmes climatiques au canton de Genève.

"Des réflexions sont en cours depuis plusieurs années pour anticiper cette arrivée de gravier et pour essayer de le piéger quelque part et éventuellement de l'extraire. Mais pour l'instant, les quantités en jeu sont encore maîtrisées et ne posent pas de réels problèmes de sécurité", analyse Etienne Monbaron-Jalade.

L'hydrologue cantonal estime que les crues comme l'année dernière pourraient être plus fréquentes à l'avenir. Le dragage en hiver pourrait donc devenir une récurrence.

Gianluca Agosta/lia

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