Possible grève des pédiatres genevois dès le 21 décembre

Jusqu'à présent, les médecins pouvaient appliquer une taxe d'urgence de 40 francs pour les consultations en soirée, le week-end ou les jours fériés. Mais depuis une décision du Tribunal fédéral, les assureurs sont en droit de refuser la facturation d'une partie de ces taxes et demandent même parfois des remboursements rétroactifs sur cinq ans.

Dans l'émission Forum de la RTS, la coprésidente de la Société genevoise de pédiatrie Martine Bideau explique: "L'impact financier pour nous est énorme: environ -25 % de revenus sur une consultation hors horaires normaux. De plus, les assurances exigent des rétrocessions sur les cinq dernières années. Pourtant, en 2016, la Fédération des médecins suisses (FMH) nous avait autorisé à facturer cette taxe. Nous ne sommes pas responsables de cette situation et refusons de rembourser."

Cette menace sur l'accessibilité et la qualité de notre système de santé doit devenir une opportunité

La garde pédiatrique genevoise prend en charge près 12'000 patients par an, dont près de 1000 durant la période des fêtes.

Les pédiatres ne sont pas les seuls concernés. Les permanences médicales privées et les cabinets assurant des consultations en urgence sont également touchés. Certaines structures redoutent des difficultés financières, voire la faillite.

Dans La Matinale, Philippe Eggimann, vice-président de la FMH, appelle au dialogue: "Cette menace sur l'accessibilité et la qualité de notre système de santé doit devenir une opportunité. Nous devons redéfinir ce que sont les consultations sans rendez-vous, évaluer les degrés d'urgence et trouver des solutions de financement adaptées."

Les assurances pointées du doigt

Pour les pédiatres, les assurances sont les principales responsables de cette situation. "Ce sont les assurances qui prennent en otage patients et médecins", déclare Martine Bideau. "Elles n'ont jamais consulté les praticiens avant de réduire les indemnités. C'est un manque de reconnaissance flagrant du travail effectué en dehors des horaires normaux."

De plus, selon elle, la mise en lumière publique des horaires de garde, une obligation pour appliquer la taxe, fragilise encore davantage les médecins.

La colère ne se limite pas à Genève. Dans le canton de Vaud, par exemple, les autorités ont été interpellées.

>> Voir l'interview de Martine Bideau, co-présidente de la Société genevoise de pédiatrie dans Forum :

Sujet et interview radio: Juliette Jeannet, Renaud Malik et Valentin Emery

Adaptation web: vajo