Depuis une semaine, la Tribune de Genève puis Léman Bleu enchaînent les révélations sur le Département de l'aménagement, de la construction et de la mobilité, dirigé par Frédérique Perler. De graves dysfonctionnements sont pointés dans la gestion des ressources humaines.
En cause, plusieurs recrutements effectués par la codirectrice du département. Il y a un peu plus d'un an, cette haut-fonctionnaire a engagé sa demi-sœur, sans annoncer son lien de parenté. Six mois plus tard, elle embauche une connaissance venant de Paris, une femme qui se serait même domiciliée à une adresse appartenant au beau-père de la directrice.
Enfin, quelques mois plus tard, le compagnon de cette femme parisienne obtient un emploi important, celui de responsable des finances et des investissements, au sein de ce département clé. Ce dernier recrutement poserait particulièrement problème.
Préavis négatif des ressources humaines
Le candidat français faisait l'objet d'un préavis négatif des ressources humaines. Il n'était pas arrivé en tête des évaluations et une candidate genevoise avait notamment obtenu de meilleurs résultats.
Pour ce genre de poste clé, le Conseil administratif doit donner son aval, ce qu'il a fait à une courte majorité. Mais selon les informations de la RTS, le postulant parisien aurait été présenté par Frédérique Perler comme le seul candidat acceptable. La magistrate aurait même dit à ses collègues que s'il n'était pas choisi, le processus de recrutement devrait reprendre à zéro. Une perspective qui aurait retardé la réalisation de nombreux projets.
Cette manière de présenter les choses, biaisée, passe mal au sein de l’exécutif. La colère monte au sein du collège, dont certains membres se sont sentis induits en erreur.
Silence de Frédérique Perler
La magistrate verte se mure dans le silence et fait le dos rond. Elle a refusé toutes les demandes d'interview de la RTS. Son collaborateur personnel répond que "l'affaire est entre les mains du Conseil administratif et qu'il prendra les mesures adéquates". Une enquête du contrôle financier est ouverte.
Frédérique Perler était-elle au courant? A-t-elle fermé les yeux sur ses pratiques? Les résultats de cette enquête pourraient avoir des conséquences désastreuses pour son avenir politique, mais aussi pour son parti, à une année des élections municipales.
La droite demande la démission de Frédérique Perler
D'une manière générale, la droite genevoise réclame la démission de Frédérique Perler si les faits reprochés étaient confirmés par l'enquête interne. La gêne est également palpable au sein même des membres son parti, qui oscillent entre l'embarras, le mutisme, mais aussi une franche indignation.
Le 18 juin, les Verts de la ville de Genève doivent désigner leurs candidats dans la course à l'exécutif. Si elle se représentait sa nomination ne serait pas garantie.
Julien Chiffelle et Mohamed Musadak