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Treize communes genevoises en partie privées d’eau potable au minimum jusqu’à mardi soir

Dans plusieurs endroits à Genève, des points d’approvisionnement sont installés pour fournir de l’eau potable aux habitants
Dans plusieurs endroits à Genève, des points d’approvisionnement sont installés pour fournir de l’eau potable aux habitants / 19h30 / 1 min. / hier à 19:30
Quelque 40'000 habitants de la rive gauche de Genève sont privés d'eau du robinet depuis dimanche. Et bien que les premiers résultats d’analyses soient encourageants, les SIG indiquent que l’eau ne sera pas potable avant mardi soir au plus tôt.

Depuis dimanche matin, l’eau est impropre à la consommation dans treize communes genevoises de la rive gauche en raison de la rupture d'une conduite d'eau. Il s'agit de Chêne-Bougeries, Chêne-Bourg, Thônex, Choulex, Corsier, Vandoeuvres, Collonge-Bellerive, Hermance, Anières, Puplinge, Meinier, Cologny, ainsi qu'un secteur des Eaux-Vives en ville de Genève.

Toutefois, seules trois localités sont entièrement touchées sur l'ensemble de leur territoire, à savoir Anières, Corsier et Hermance. Pour obtenir plus d’information, les habitants concernés sont invités à consulter le site des SIG.

Cette conduite d'eau potable, située au quai Gustave-Ador, a lâché durant la nuit de samedi à dimanche. Elle a provoqué "une dépression dans le réseau avec comme conséquence l'aspiration d'éléments extérieurs dans le réseau d'eau", précisent les Services industriels de Genève (SIG).

>> Les précisions du 12h30 :

L'eau du robinet n'est plus potable dans 9 communes genevoises de la rive gauche
A Genève, l'eau est impropre à la consommation dans neuf communes après la rupture d’une canalisation / Le 12h30 / 1 min. / dimanche à 12:33

Des analyses bactériologiques en cours

Concrètement, des bactéries présentes dans l'air pourraient avoir contaminé l'eau, a expliqué Frédéric Schulz, responsable de l'eau potable aux SIG, lors d'un point presse en fin d'après-midi.

Il a rapporté qu'une importante quantité d'eau était sortie et que la première mesure avait été de fermer les vannes. Une purge du réseau a ensuite été effectuée, confirmant les entrées d'air, a-t-il relevé.

Des analyses bactériologiques sont en cours, mais elles prennent du temps, a expliqué le chimiste cantonal Patrick Egger. Il a indiqué que l'entier des résultats ne seront pas connus avant trois jours.

Les premières analyses sur la qualité des eaux sont qualifiées de positives. "Tous les paramètres physico-chimiques sont conformes ainsi que le résultat de la première analyse bactériologique", écrivent les SIG.

Bouillir l'eau

Les SIG ont demandé à la population concernée de ne pas "du tout" utiliser l'eau si elle présente un aspect anormal ou une coloration. Si elle est transparente, il faut la bouillir avant de la consommer.

Si l'eau n'est pas bouillie, elle ne doit pas être utilisée pour boire, pour la donner aux animaux, pour laver les aliments ou pour se brosser les dents. L'eau est, en revanche, utilisable pour la douche et la toilette.

Les risques sanitaires sont des vomissements, des diarrhées et des troubles gastro-intestinaux. Si les symptômes perdurent, il est recommandé de consulter son médecin.

>> L'interview dans Forum de Frédéric Schulz, directeur en charge de l'eau potable pour les SIG  :

Eau impropre à la consommation dans neuf communes genevoises: interview de Frédéric Schulz
Eau impropre à la consommation dans neuf communes genevoises: interview de Frédéric Schulz / Forum / 3 min. / dimanche à 18:00

Les écoles ouvertes

Les écoles sont restées ouvertes lundi. Mais les écoliers sont tenus d'amener leur propre bouteille d'eau potable, l'accès à cet or bleu n'étant pas garanti dans les établissements scolaires. Le nécessaire a toutefois été fait pour assurer les repas dans les cantines, ont indiqué les SIG en soirée. 

La distribution d'eau potable s'est aussi poursuivie sur la Rive gauche. Des bouteilles ont notamment été livrées dans les crèches et les EMS. De nouveaux points d'approvisionnement ont aussi été installés, sous forme de robinets raccordés à des hydrantes et de citernes mobiles.

Alerte tardive

A noter finalement que la nouvelle a rapidement provoqué une ruée sur les stations-services ouvertes dimanche matin, de nombreux habitants des localités concernées cherchant à s'approvisionner en eau.

L'alerte a été donnée beaucoup trop tard, a déclaré dans le 19h30 de la RTS Gilles Marti, le maire de Puplinge, citant notamment un courriel d'une habitante de la commune. Chacun a eu largement le temps de boire de l'eau du robinet, a-t-il précisé. C'était le temps nécessaire aux premières analyses et à la coordination des services concernés, répondent les SIG cités dans le 19h30.

Pascal Wassmer, maire d'Anière, a également fait part de son mécontentement dans Forum, relevant que les autorités locales ont été informées en même temps que la population.

>> L'interview complète de Pascal Wassmer dans Forum :

Les conséquences de l’eau contaminée pour les communes genevoises touchées: interview de Pascal Wassmer
Les conséquences de l’eau contaminée pour les communes genevoises touchées: interview de Pascal Wassmer / Forum / 3 min. / hier à 18:00

Les SIG reconnaissent leur erreur

Les Services industriels de Genève reconnaissent qu'ils ont fait une erreur en n'informant pas les autorités directemen et qu'ils ont sous-évalué les besoins d'eau de certaines communes. La régie publique indique qu'elle compte y remédier à l'avenir.

Elle rappelle toutefois qu'elle a paré au plus pressé, face à une situation d'urgence inédite.

>> Les explications dans Forum :

Les communes genevoises touchées par l’eau contaminée dénoncent la mauvaise gestion des autorités
Les communes genevoises touchées par l’eau contaminée dénoncent la mauvaise gestion des autorités / Forum / 1 min. / hier à 18:00

iar/kkub avec ats

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Pas d'afflux de malades

Aucun afflux particulier de personnes malades n'a été signalé dimanche aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ou sur les autres sites hospitaliers du canton.

Contacté par Keystone-ATS, le porte-parole des HUG, Nicolas de Saussure, a toutefois relevé que l'hôpital, ainsi que le 144, ont reçu de nombreux appels de personnes souhaitant des renseignements. "Mais ce sont des personnes asymptomatiques", a-t-il précisé.

Le porte-parole a ajouté que les quatre sites hospitaliers des HUG touchés, à savoir Bellerive, Curabilis, les Trois-Chêne et Belle-Idée, disposaient de suffisamment d'eau minérale pour leurs patients et le personnel.