Vendredi, vers 22h00, peu avant la fermeture d'Uni Mail, le bâtiment principal de l'Université de Genève, un individu a vidé le contenu d'un extincteur sur les occupants pro-palestiniens, tout en criant son soutien à l'Etat d'Israël.
L'homme a également frappé plusieurs militants, mais les étudiants n'ont pas répliqué. "Si des personnes sont violentes envers nous, on reste totalement pacifiques. On essaie d'apaiser la situation, de ne pas monter dans la tension. Ça peut être difficile à certains moments mais on fait très attention à ça", témoigne dans le 12h45 Zora, membre de la Coordination étudiante pour la Palestine-UNIGE (CEP-UNIGE), le collectif à l'origine de l'occupation de l'Université.
L'individu reste pour l'instant toujours recherché par la police.
Garantir la protection des étudiants
Ce nouvel événement fait suite à un vendredi après-midi qui avait déjà été marqué par des accrochages entre les occupants pro-palestiniens et une vingtaine de militants pro-israéliens. Des échauffourées qui pèsent sur le moral des étudiants.
"Ça commence à faire beaucoup. On ne sait pas comment on va continuer. Comment les discussions vont se passer demain (dimanche, ndlr) les discussions avec le rectorat au sein du comité scientifique. Donc il y a encore beaucoup d'inconnues", explique Zora.
Samedi, une réunion d'urgence entre l'Université et plusieurs occupants a eu lieu afin de revoir le dispositif de sécurité. L'université assure sa volonté de garantir la protection des étudiants, mais elle continue à exhorter les manifestants à stopper l'occupation nocturne du bâtiment, qu'elle juge illicite.
Reportage TV: Camille Lanci et Thibaut Clémence
Adaptation web: ther
Réponse du rectorat aux revendications des militants
Samedi matin, le comité scientifique mis sur pied par l'UNIGE a tenu sa deuxième réunion. Ce conseil, auquel participe une délégation d'étudiants pro-palestiniens, débat notamment du rôle de l'institution par rapport aux questions d'actualité. Il aborde du même coup les revendications des occupants d'Uni Mail.
Ceux-ci réclament que l'UNIGE suspende ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens. Ils dénoncent les bombardements de la bande de Gaza par Tsahal qui conduisent à un "génocide". A leurs yeux, l'Etat hébreu est "un régime colonialiste et d'apartheid".
Samedi soir, le rectorat a rendu sa réponse au collectif pro-palestinien. "La liste de recommandations que le comité scientifique a fournie au rectorat n'a pas été modifiée dans les grandes lignes, sauf quelques petits ajouts et modifications", salue Zora, membre de la Coordination étudiante pour la Palestine-UNIGE (CEP-UNIGE).
"C'est une petite victoire, mais cette liste de revendications ne correspond pas entièrement à nos revendications", relativise l'activiste. "Pour nous, elle ne va pas assez loin. On ne peut donc pas dire que nos revendications ont été réellement écoutées et prises en compte par le rectorat."