Un quatrième membre de la famille du directeur général des SIG a été engagé dans la société
Le directeur général des Services industriels de Genève (SIG) Christian Brunier est encore plus sous pression. Il y a une semaine, la presse cantonale a révélé que plusieurs membres de sa famille ont été engagés au sein des SIG. Il s'agissait de deux de ses beaux-fils et de l'épouse de l'un d'eux.
Selon des informations de la RTS, un quatrième proche a aussi obtenu un emploi au sein de la régie autonome depuis que Christian Brunier en est le directeur général. Il s'agit de son neveu.
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Les SIG écartent tout soupçon de népotisme
Contactés vendredi matin, les SIG ne commentent pas ces informations et renvoient à la conférence de presse du conseil d’administration prévue mardi prochain. Jusqu'ici, l'entreprise a toujours affirmé que les membres de la famille du directeur général ont été engagés pour leurs compétences et non pour leurs liens de parenté. Ils estiment que la pratique est tout à fait conforme aux directives internes.
Mardi dans La Matinale de la RTS, Robert Monin, directeur des relations humaines des SIG, a écarté tout soupçon de népotisme. "Il faut être clair. Ce n'est pas Christian Brunier qui nous a demandé de les recruter", a-t-il souligné en précisant que ces personnes ont postulé pour des postes ouverts et sont passées par le processus de recrutement qui permet de sélectionner les meilleurs candidats.
Mais à chaque nouveau cas, à chaque nouvelle révélation, cette ligne de défense est affaiblie. Il devient de plus en plus difficile d'affirmer aujourd'hui qu'à quatre reprises, des proches de Christian Brunier ont terminé en tête du processus de recrutement, sans aucun avantage tiré de leur lien de parenté.
Le monde politique réagit
Quelles conséquences aura l'affaire? La position du conseil d'administration de la régie publique sera connue le 30 avril prochain. Une conférence de presse très attendue à Genève.
En attendant, ces révélations font réagir politiquement. Certains exigent que la lumière soit rapidement faite et d'autres, comme le président du MCG, vont jusqu'à demander la démission de Christian Brunier. Le député PLR Adrien Genecand estime quant à lui qu'une suspension le temps de l'enquête serait indiquée. Il déplore aussi que les contre-pouvoirs comme le conseil d'Administration des SIG ou le Grand Conseil, dont il fait partie, n'aient pas joué leur rôle en intervenant plus tôt. Alberto Velasco, député (PS/GE), demande que le Parlement se penche dessus. "Mettre des dispositions de telle sorte à ce que l'égalité de traitement soit égale pour tous les citoyens qui se présentent à ces postes-là", dit-il dans le 19h30 vendredi soir.
Du côté du Grand Conseil, il y a désormais peu de doutes quant au fait que les députés vont créer une sous-commission de gestion pour se pencher sur le cas des SIG. Cela devrait se faire dès lundi.
Le Conseil d'Etat, par la voix du magistrat de tutelle des SIG Antonio Hodgers, a pour sa part répondu à la RTS qu'il attendait du conseil d’administration des SIG qu’il fasse toute la lumière sur ces processus de recrutement. Et qu'en tout temps, le Conseil d’Etat pourrait être appelé à prendre des mesures.
Sujet TV et radio: Julien Chiffelle et Tania Sazpinar
Adaptation web: msa/boi