Résumé de l’article

  • Genève a accueilli près de 25'000 nouveaux travailleurs frontaliers en 2024, un record depuis le début du recensement en 1989.
  • La pénurie de main-d'œuvre qualifiée à Genève explique ce phénomène, avec 400'000 postes à pourvoir pour seulement 240'000 résidents actifs.
  • Le taux de chômage élevé et le faible nombre d'apprentis à Genève compliquent la situation sur le marché de l'emploi local.
  • Genève face à un afflux record de travailleurs transfrontaliers en 2024

    Genève a enregistré près de 25’000 nouveaux travailleurs frontaliers en 2024 (image d'illustration). [AFP - Fabrice COFFRINI]
    Genève a enregistré près de 25’000 nouveaux travailleurs frontaliers en 2024 / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:25
    Le canton de Genève a accueilli près de 25'000 nouveaux travailleurs transfrontaliers en 2024, un record depuis le début du recensement en 1989. Une hausse qui soulève des questions sur le marché de l'emploi local.

    Pour la troisième année consécutive, le nombre de nouveaux travailleurs frontaliers genevois dépasse les 20'000 inscrits, selon l'Office cantonal de la statistique. Si cette augmentation impressionne, elle ne surprend pas les spécialistes. Avec 240'000 résidents actifs pour 400'000 postes à pourvoir, la main-d'œuvre locale ne suffit pas à couvrir les besoins. Selon des chiffres de juin 2024 publiés par le canton de Genève, le nombre de travailleurs frontaliers dépasse la barre des 110'000.

    "C'est une question d'inadéquation des profils entre les postes qui sont ouverts et les personnes qui sont inscrites au chômage. Les entreprises à Genève ont majoritairement besoin de personnel qualifié pour les profils recherchés. On parle souvent de pénurie de main-d'œuvre, mais en fait, il s'agit d'une pénurie de main-d'œuvre qualifiée", explique mercredi dans La Matinale Véronique Kämpfen, responsable de la communication à la Fédération des entreprises romandes (FER).

    "Ce n'est pas toujours le cas des personnes qui sont inscrites au chômage à Genève. Le marché du travail a subi une concurrence assez rude et les entreprises, parfois, ne trouvent pas non plus la personne recherchée dans le canton", précise-t-elle.

    Une tendance qui devrait se poursuivre

    Cette situation est accentuée par le taux de chômage de 4,4%, l'un des plus élevés du pays. Le manque de formation professionnelle, notamment en raison du taux d'apprentis le plus bas de Suisse, complique encore la situation.

    Selon le Groupement transfrontalier européen, le départ des baby-boomers à la retraite et la bonne santé de l'économie helvétique rendent aussi indispensable le recours aux frontaliers. Si rien ne change, cette tendance à la hausse devrait se poursuivre dans les années à venir.

    >> Ecouter l'interview de Véronique Kämpfen dans La Matinale :

    Des automobilistes arrivent à la douane de Bardonnex. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
    Hausse des travailleurs frontaliers à Genève: interview de Véronique Kämpfen, responsable de la communication à la Fédération des entreprises romandes / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:21

    Miguel Hernandez

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