Résumé de l’article

  • Le plan crack genevois, adopté en octobre 2023, a stabilisé la situation mais les riverains restent insatisfaits des mesures prises.
  • Une annexe provisoire au local de consommation Quai 9 a été installée pour réduire la visibilité et protéger le quartier.
  • La police genevoise a dédié 12 agents au crack, avec plus de la moitié des opérations liées aux stupéfiants concernant cette drogue.
  • La crise du crack met sous tension les riverains à Genève malgré les mesures prises

    Plan anti-crack à Genève : un an après, les mesures peinent à convaincre les riverains
    Plan anti-crack à Genève : un an après, les mesures peinent à convaincre les riverains / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30
    Il y a un an, les mesures du plan crack genevois commençaient à se déployer. A ce jour, la situation semble sous contrôle pour les autorités, mais ce sentiment n'est pas partagé par les riverains touchés par cette crise du crack. 

    Adopté en octobre 2023, le plan crack du conseil d’Etat est prévu sur trois ans. Après une année, la situation s’est stabilisée, mais à un niveau élevé selon plusieurs politiques et associations. Le nombre des consommateurs est important, mais il a cessé d'augmenter.

    Pour les riverains interrogés par la RTS, le plan est loin d’être suffisant. Ils comptent sur le futur local de consommation, une annexe à celui de Quai 9, prévu dans le plan crack. Mais les travaux ont pris plusieurs mois de retard.

    A ce jour, une annexe provisoire a été montée. "Cela permet d'éviter de rendre visible [la consommation] et de protéger le quartier", estime Thomas Herquel, directeur de l'Association Première Ligne, qui a pour but la réduction des risques liés aux substances psychoactives.

    >> Sur le sujet : Le plan d'action contre le crack fait déjà effet à Genève

    Une cohabitation difficile

    Dans le quartier des Grottes, près de la gare, le crack a compliqué le rapport entre les habitants et les consommateurs. "Le crack est un produit excitant. Les consommateurs ne dorment plus et ne s'alimentent plus, ce qui peut les rendre agressifs", explique Thomas Herque. Des commerçants ont même dû fermer boutique.

    Nous n'arriverons pas à calmer les effets de cette addiction. Cela va être très difficile d'offrir autre chose que des services d’urgence

    Carole-Anne Kast, conseillère d'état genevoise

    Comme prévu dans le train de mesures, douze agents de police sont dédiés au crack. En 2024 à Genève, plus de la moitié des opérations liées aux stupéfiants concernaient cette drogue. "L'idée n'est pas d'aller chasser le consommateur, mais de s'assurer que les citoyens peuvent utiliser l'espace public en sécurité", justifie Carole-Anne Kast, conseillère d'État socialiste.

    Actuellement, il n'est pas prévu d'ouvrir davantage de places en hébergement que celles du plan crack. "Tant qu'on n'arrivera pas à pouvoir calmer les effets de cette addiction, cela va être très difficile de faire autre chose que de l'urgence", ajoute la conseillère d'Etat.

    Les autorités veulent faire le point sur les effets de l'ensemble du plan avant d'ajuster les mesures.

    Sujet TV: Céline Argento

    Adaptation web: Raphaël Dubois

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