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La loi genevoise sur les manifestations est attaquée devant le Tribunal fédéral

Photo prise en janvier 2010, lorsque des citoyens réclamaient le droit de manifester à Genève après que la droite eut demandé des restrictions suite aux débordements survenus lors de la manifestation anti-OMC du 28 novembre 2009. [Martial Trezzini]
Photo prise en janvier 2010, lorsque des citoyens réclamaient le droit de manifester à Genève après que la droite eut demandé des restrictions suite aux débordements survenus lors de la manifestation anti-OMC du 28 novembre 2009. - [Martial Trezzini]
Les opposants à la loi genevoise sur les manifestations, acceptée par le peuple en votation le 11 mars dernier, ont porté l'affaire devant le Tribunal fédéral. Ils argent que certaines dispositions du texte sont contraires à la démocratie.

Acceptée par le peuple en votation le 11 mars dernier, la loi genevoise sur les manifestations est attaquée au Tribunal fédéral (TF) par ses opposants. Ces derniers considèrent certaines de ses dispositions contraires au principe élémentaires de la démocratie.

"Le coeur du droit est attaqué"

La loi fait endosser la responsabilité d'éventuels dégâts survenus lors d'une manifestation aux organisateurs de celle-ci, même s'ils n'ont causé personnellement aucun dommage. Des amendes pouvant aller jusqu'à 100'000 francs peuvent être infligées.

Le coeur du droit est attaqué, a souligné jeudi l'avocat Christian Dandrès. Les opposants jugent que la loi viole le principe de la liberté de réunion. Ils estiment aussi qu'elle contrevient à des engagements pris par la Suisse. Genève est le siège de nombreuses organisations internationales et il faut que les gens puissent y manifester, a relevé Christian Dandrès.

Les opposants affirment ne pas être de mauvais perdants

Composé d'associations et de partis de gauche, le comité de défense du droit de manifester demande au Tribunal fédéral de déterminer les dispositions controversées qui ne respectent pas la Constitution, pour ensuite les annuler ou tout au moins les réinterpréter conformément au droit supérieur.

Ce recours au TF n'est pas un acte de mauvais perdant, ont souligné les opposants. Certes, le peuple est souverain, mais il ne peut pas faire n'importe quoi, a noté Christian Dandrès. Prises dans leur ensemble, les mesures contenues dans la loi sur les manifestations ont un "fort effet dissuasif".

La nouvelle loi a fait l'objet, avant son acceptation par les Genevois, de critiques de la part du Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies et du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

ats/hof

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