"Je suis triste et surpris": Ernesto Bertarelli, ancien patron de Serono avant sa vente à Merck, est sorti de son silence après la décision du groupe allemand de fermer le site genevois, entraînant le licenciement de 1250 personnes.
Au micro de la RTS, Ernesto Bertarelli avoue en premier lieu sa déception pour les employés, car il y avait parmi eux des compétences importantes dans le domaine de la biotechnologie. "J'ai du mal à justifier cette décision", ajoute-t-il, car les produits de Serono marchaient encore très bien à ses yeux et génèrent passablement d'argent.
Ernesto Bertarelli dit enfin ne pas comprendre qu'on associe son nom et son image à cette décision, car Merck avait une vision à long terme pour le site genevois au moment de la vente.
700 personnes à la réunion du personnel
Une assemblée du personnel de Merck Serono, convoquée par Unia, a réuni près de 700 personnes vendredi à Genève. Les employés menacés de licenciement ou de transfert ont élu leurs représentants pour négocier avec la direction et créé des groupes de travail.
Les délégués du personnel et du syndicat ont fait le point des démarches entreprises depuis le début de la semaine. La direction a donné son accord pour que le personnel puisse discuter pendant son temps de travail de la procédure de consultation et se réunir sur le lieu de travail.
Délai insuffisant
La direction a cependant refusé jusqu'ici de prolonger au-delà du 16 mai la procédure de consultation, un délai considéré comme insuffisant par le syndicat Unia et le personnel pour présenter des contre-propositions.
La direction a par ailleurs accepté de transmettre vendredi des informations chiffrées au syndicat pour justifier la fermeture du site. Des démarches parallèles ont en outre été entamées pour les employés d'Adecco et d'ISS Facility Services sur le site de Merck Serono ainsi que pour les employés de la crèche possédée aux deux tiers par l'entreprise.
boi et rber avec ats
Plainte devant la justice
Le syndicat Employés Suisse va actionner la justice à l'encontre de Merck Serono. L'association a affirmé vendredi que la procédure choisie par le groupe allemand dans le cadre du licenciement de 1250 employés est contraire au droit suisse.
La demande va être déposée mardi au tribunal de prud'hommes du district de Nyon, car le siège principal de Merck Serono, inscrit au registre du commerce, est à Coinsins (VD), a précisé à l'ats le conseiller juridique d'Employés Suisse, Me Pierre Heger.
Trois groupes de travail
Le personnel a approuvé la création de trois groupes de travail: le premier aura pour tâche de réfléchir à des alternatives à la fermeture du site, en analysant ses "vraies raisons".
Le second cherchera le moyen de réduire les 500 licenciements annoncés le 24 avril, notamment en utilisant les 30 millions mis à disposition par la direction pour lancer des start-up. Quelque 750 autres employés devraient être transférés à Boston, Darmstadt et Pékin, selon les projets de la direction.
Le troisième groupe de travail a été chargé de négocier un meilleur plan social. Pour faire le point, une assemblée générale du personnel est prévue chaque semaine, la prochaine le jeudi 10 mai, puis le mercredi 16 mai, le jeudi 24 mai et le jeudi 31 mai.
Des actions ponctuelles vont en outre être lancées pour maintenir la pression: une pause quotidienne à 10h00, dès mardi, devant le bâtiment, des stands et le lancement d'une pétition mercredi, une action au Grand Conseil genevois jeudi et la création d'un fonds de solidarité.
Un site internet www.ms-employees.org a en outre été créé pour informer sur l'avancement des propositions du personnel et échanger des informations.