L'assemblée constituante genevoise a adopté jeudi à une très large majorité la version finale de la nouvelle charte fondamentale du canton après plus de trois ans de travaux. Le peuple est appelé à se prononcer le 14 octobre sur cette Constitution qui amène des changements mais pas de bouleversement.
Le projet de Constitution a été accepté par 57 voix contre 15, et 5 abstentions. Les opposants se trouvent principalement dans les rangs de SolidaritéS et de l'AVIVO (défense des retraités) ainsi qu'à l'UDC. Les deux premiers groupes déplorent un texte au diapason de l'idéologie néolibérale. Quant à l'UDC, elle regrette la maigreur du résultat.
Plus de 50 séances
Pour les huit autres groupes, le texte n'est certes pas complètement satisfaisant, mais il contient quand même des avancées. Ils appellent -avec plus ou moins d'enthousiasme- au soutien de projet considéré comme meilleur que la Constitution actuelle.
Il aura fallu 56 séances plénières pour que les 80 membres de la constituante parviennent à rédiger un texte acceptable par la majorité. Pour réussir, les onze groupes - six de droite et cinq de gauche - ont dû mettre de côté des sujets controversés dont l'éligibilité des étrangers, l'imposition communale et l'organisation territoriale.
Vote en octobre
Suite à cet ultime vote de l'assemblée constituante, le projet sera remis au Conseil d'Etat le 26 juin dans la perspective du scrutin populaire du 14 octobre. En attendant, des soirées d'information sont agendées pour mieux faire connaître cette nouvelle Constitution.
Genève est le dernier canton à réviser sa Constitution vieille de 167 ans. Vaud et Fribourg ont réussi cet exercice en, respectivement, 2003 et 2004.
ats/vtom
Quelques nouveautés du projet
Les 237 articles de la nouvelle Constitution amènent des modifications qui auront des conséquences concrètes.
La législature passe ainsi de quatre à cinq ans. L'élection de l'exécutif cantonal se fait au système majoritaire, et non plus à la majorité relative.
La nouvelle Constitution prévoit aussi une présidence unique pour toute la durée de la législature, alors qu'actuellement le Conseil d'Etat change de président chaque année.
Dans le même chapitre, il sera interdit de cumuler un mandat de député avec celui de parlementaire fédéral.
Parmi les nouveautés, figure un mode de calcul pour le nombre de paraphes nécessaires à faire aboutir une initiative ou un référendum. Il faudra les signatures de 4% du corps électoral pour une initiative et de 3% pour un référendum.
Actuellement, le seuil est fixe avec 10'000 paraphes pour une initiative et 7000 pour un référendum.