Deux Français ont été interpellés en fin de semaine dernière après avoir fait chanter la Banque HSBC à Genève. Les deux hommes, dont un ex-employé de la banque, ont été pris la main dans le sac en Haute-Savoie, alors qu'ils s'apprêtaient à extorquer cinq millions d'euros en échange de données confidentielles. La banque avait déposé plainte en 2011.
Une opération policière d'envergure s'est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi dernier sous l'égide du procureur genevois Dario Zanni et de Mme Robine, juge d'instruction à Chambéry (France), a précisé mardi la police genevoise. Plus d'une centaine de gendarmes et de policiers ont été mobilisés pour l'occasion de part et d'autre de la frontière.
Pincés en flagrant délit
Cette collaboration a permis l'arrestation vendredi soir à 22 heures 30 des deux hommes près de l'autoroute à Bonneville, en Haute-Savoie, l'un des endroits identifiés par les enquêteurs qui suivaient la trace des deux hommes depuis neuf mois, a précisé à l'AP le procureur Dario Zanni. Ils ont été pincés en flagrant délit, pendant l'échange d'une valise remplie d'euros. Quatre autres hommes ont été interpellés, puis relaxés après avoir été mis hors de cause.
Les maîtres chanteurs avaient mis tout un scénario en place pour prendre la fuite après leur méfait, a encore souligné le procureur. L'un d'eux est un ex-employé de la succursale genevoise de la banque HSBC qui prétendait détenir des documents confidentiels, tels que des données sur les avoirs des clients. Les malfrats menaçaient des les diffuser sur Internet ou de les communiquer à certains médias français, s'ils n'obtenaient pas les cinq millions d'euros, soit quatre millions d'euros en liquide, plus un million que la banque devait distribuer à des oeuvres caritatives genevoises, a précisé le procureur.
Sitôt après l'arrestation, des perquisitions ont eu lieu aux domiciles des deux hommes et en plusieurs endroits en vue de retrouver ces fameux documents. Des analyses sont en cours afin de vérifier si ces documents existent vraiment. Les deux prévenus ont été entendus dimanche après-midi par les autorités judiciaires françaises, a précisé Dario Zanni.
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