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Néonazis et antifascistes veulent en découdre à Genève

Antifascistes dans les rues de Genève en 2009. [Salvatore Di Nolfi]
Explications et interview Damir Skanderovitch, professeur d'Histoire / Forum / 4 min. / le 26 juin 2012
Une bagarre au couteau la semaine dernière lors de la Fête de la musique a déclenché une montée de violence entre néonazis et antifascistes dans les rues de Genève. L'été risque d'être explosif.

Tout a commencé vendredi soir 22 juin lors de la Fête de la Musique, à proximité d'une scène de rock dans le Parc des Bastions. Des jeunes qui se disent "alternatifs et antifascistes" ont reconnu des individus comme faisant partie d'un groupuscule néonazi. Une bagarre s'en est suivie et s'est soldée par un poignardage. L'auteur des coups de couteau court toujours alors que la victime, un jeune punk antifasciste, est à l'hôpital. Mais au-delà du fait divers, c'est un véritable affrontement que les jeunes adultes d'extrême droite et les antifascistes préparent.

Barbecue de tous les dangers

En effet, le 28 juillet prochain, le groupuscule néonazi invite à un barbecue dans la campagne genevoise. Des extrémistes français sont annoncés sur l'affiche en consultation sur internet et des Italiens sont également attendus. Et à écouter les propos pour le moins déterminés d'un membre du camp adverse, le désastre est annoncé.

Lutte politique et territoriale

Au centre de ce combat, il y a un enjeu politique, mais aussi territorial. L'organisation néonazie Artam Brotherhood (ou Fraternité des Artamans) - des jeunes Français en provenance de Lyon - cherche à créer une antenne genevoise. Depuis deux ans, les affrontements sporadiques sont fréquents dans la rue. Avec le poignardage de vendredi dernier, l'émotion est à son comble dans les milieux concernés.

Des manifestations, pour l'instant pacifiques, sont lancées pour le week-end prochain. Ce mardi après-midi, la police genevoise confirmait à demi-mots sa préoccupation face au phénomène. Si le meeting néonazi et sa réponse ont effectivement lieu, le 28 juillet prochain, Genève risque de servir de champ de bataille aux extrémistes européens de tous crins.

Pierre-Antoine Preti/oang

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