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Sandrine Salerno veut imposer deux tiers d'employés locaux aux multinationales

Sandrine Salerno, magistrate socialiste en charge des finances de la Ville de Genève. [Martial Trezzini - Keystone]
Sandrine Salerno, magistrate socialiste en charge des finances de la Ville de Genève. - [Martial Trezzini - Keystone]
A Genève, la conseillère administrative Sandrine Salerno veut changer les règles d'accueil des multinationales. Pour la socialiste, ces sociétés devraient embaucher deux tiers de collaborateurs locaux.

La conseillère administrative Sandrine Salerno veut que les règles qui prévalent lors de la venue en Suisse de grandes sociétés étrangères soient repensées en profondeur. Elle propose notamment que deux tiers des emplois soient réservés au personnel local.

Pour Sandrine Salerno, des enseignements doivent être tirés de la fermeture annoncée du site genevois de Merck Serono. Il est nécessaire de reconsidérer l'accueil des multinationales "en ne regardant pas uniquement combien d'emplois elles promettent de créer", explique-t-elle dans une interview publiée mercredi par "L'Illustré".

Lever le secret fiscal

Sandrine Salerno estime que la direction de Merck Serono "méprise les hommes et les femmes qui ont fait le succès de l'entreprise". Le plan social est, pour elle, "inacceptable", avec une enveloppe de seulement 30 millions de francs. Elle rappelle que 272 millions ont été versés aux actionnaires l'an dernier, sous forme de dividendes.

L'élue socialiste demande à ce que le secret fiscal saute afin de savoir si le groupe allemand a bénéficié d'allègements fiscaux. Si c'est le cas, "il est tenu légalement de les rembourser. S'il ne le faisait pas, Genève pourrait d'ailleurs déposer plainte". Elle demande à ce que cet argent soit intégré dans le plan social pour les collaborateurs licenciés.

La conseillère administrative pense que les dirigeants politiques ne peuvent pas laisser croire aux chefs d'entreprise que ceux-ci peuvent gérer les choses à leur guise. Les autorités devraient poser leurs conditions: "Il faudrait exiger qu'une entreprise à laquelle on accorde des allègements fiscaux s'engage à respecter un certain nombre de critères et de règles".

Sandrine Salerno propose qu'en plus de critères relatifs au respect des droits des employés, "un ratio entre le nombre d'employés locaux et le nombre d'employés venus d'ailleurs" soit instauré. Elle avance le quota de deux tiers/un tiers, qui tiendrait compte de la réalité, à savoir le fait que Genève est le canton suisse qui a le plus fort taux de chômage.

ats/rber

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