L'initiative cantonale de l'UDC en faveur d'une traversée de la rade a abouti. Plus de 10'000 signatures ont été validées, a annoncé vendredi le parti. Le texte qui sera soumis au peuple réclame la construction d'un tunnel entre le Port-Noir et l'avenue de France. Celui-ci comprendrait deux tubes de deux voies et se situerait à plus d'un kilomètre du pont du Mont-Blanc.
"Nous avons reçu un accueil impressionnant de la part de la population", a indiqué la conseillère nationale Céline Amaudruz, présidente de l'UDC Genève. En juin, l'UDC avait déposé 13'623 signatures au service des votations et élections. Le parti s'était lancé seul à la pêche aux paraphes.
L'UDC de Genève n'est pas partie de zéro pour lancer son idée. La formation de droite a simplement remis au goût du jour un projet qui dormait dans les tiroirs de l'administration cantonale.
Deux traversées s'affrontent
L'Etat de Genève n'est de son côté pas favorable à la traversée de la rade. Il lui préfère une grande traversée lacustre, plus au large.
La construction de cette grande traversée n'interviendrait toutefois pas avant 2040, à condition que l'ouvrage, d'un coût de plusieurs milliards de francs, trouve grâce aux yeux de la Confédération.
Or l'UDC estime qu'il est urgent de remédier aux problèmes de circulation dont souffre Genève. Son projet de traversée pourrait voir le jour d'ici à 2020.
Avec les mesures d'accompagnement, le coût de la traversée de la rade proposée par l'UDC s'élève à environ 900 millions de francs.
Berne pourrait peut-être apporter sa contribution financière, si le Conseil d'Etat en fait la demande. Il s'agit d'un choix politique, a relevé Céline Amaudruz.
ats/bri
Rappel
Un premier projet de traversée de la rade avait été rejeté par deux tiers des votants en 1996.
Le Conseil d'Etat soutenait alors la double proposition de construire un pont et un tunnel. Selon la solution retenue, le coût de l'ouvrage, long de 3 kilomètres, aurait varié entre 600 et 750 millions de francs.