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Arrêté à Genève, l'ex-commandant de la police du Guatemala risposte

L'ex-chef de la police du Guatemala, Erwin Sperisen, devra répondre de ses actes devant la justice genevoise
L'ex-chef de la police du Guatemalavdevra répondre de ses actes / Le journal du Dimanche / 2 min. / le 2 septembre 2012
Les avocats de l’ex-chef de la police civile guatémaltèque Erwin Sperisen, qui a été arrêté vendredi à Genève, réclament la récusation du procureur en charge du dossier, Yves Bertossa, à cause de ses liens avec l'association TRIAL, a appris la RTS dimanche.

Arrêté vendredi à Genève, l'ancien commandant de la police guatémaltèque Erwin Sperisen fait l'objet d'une procédure pénale pour des assassinats commis au Guatemala alors qu'il était en fonction, entre 2004 et 2007 (voir ci-contre).

Le Tribunal des mesures de contraintes dira lundi s'il doit être maintenu en détention. En attendant, Me Giorgio Campà, défenseur d’Erwin Sperisen, demande dans un entretien à la RTS la récusation du procureur Yves Bertossa. En cause, ses liens passés avec l’association TRIAL, qui a déposé deux dénonciations en 2008 et 2009 contre leur client.

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"Notre demande est déposée, nous attendons la réponse de la Chambre des recours", affirme Me Campà Document en main, l'avocat genevois pointe une publication de l’association TRIAL où elle "remercie" le procureur d’avoir relu des textes juridiques. "Le problème est que TRIAL est le fer de lance de ceux qui dénoncent mon client depuis 2008". Contacté par la RTS, le procureur Yves Bertossa n’a pas souhaité commenté.

Comme son confrère Me Florian Baier, Me Giorgio Campà s’irrite encore de ne pas avoir eu accès au dossier, ni au procès-verbal d’interrogation d’Erwin Sperisen.

Un risque de fuite

Longtemps critiquée par des ONG comme TRIAL ou Amnesty International, la justice genevoise a repris ce dossier en avril 2011 par le biais d’une commission rogatoire envoyée au Guatemala. Fin 2011, les éléments remis par la justice guatémaltèque ont convaincu le Parquet de Genève d’aller de l’avant. Mais selon une information de la RTS, c’est l’existence d’un témoin-clé qui a accéléré le dossier. Actuellement à Genève, cette personne dont l’identité demeure secrète a été entendue samedi par le procureur Yves Bertossa.

En raison du risque de fuite, le Parquet de Genève a demandé samedi soir le maintien en détention du prévenu. Une mesure à laquelle s’opposent ses deux avocats. Le Tribunal des mesures de contraintes statuera lundi après-midi si l’ex-policier doit rester sous les verrous.

Yves Steiner/boi

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Plus d'une dizaine d'assassinats

Chef de la police nationale civile du Guatemala entre août 2004 et mars 2007, Erwin Sperisen, qui est âgé de 42 ans, est soupçonné d’avoir été impliqué dans plus d’une dizaine d’assassinats dans son pays.

Des exécutions extrajudiciaires, selon plusieurs ONG, dont l’association TRIAL, qui est mobilisées sur ce dossier depuis quatre ans.

En 2008 et 2009, ces mêmes ONG ont dénoncé l’ex-policier au procureur de Genève, ville où il réside depuis sa fuite du Guatemala en 2007.

Depuis lors, Erwin Sperisen, qui est double national suisse et guatémaltèque, coulait des jours heureux à Genève.

Avec son épouse, une ancienne diplomate, et son père, ambassadeur du Guatemala à l’Organisation mondiale du Commerce, il résidait dans les murs de la Mission guatémaltèque au cœur de Genève. Un lieu où il bénéficiait de l’immunité diplomatique.

Jusqu’à vendredi où ce dernier a été arrêté dans un supermarché. "Une arrestation à la genevoise, c’est-à-dire virile et sans manières", selon les termes de son avocat.