Le projet de fusion et d'assainissement des deux grandes caisses de pension de l'Etat de Genève, à savoir la CIA et la CEH, fait peur aux syndicats des fonctionnaires. Selon eux, les sacrifices que devrait consentir la fonction publique sont trop importants.
Le Grand Conseil doit débattre du sujet les 13 et 14 septembre prochains. Le texte proposé aux députés ne satisfait ni le Cartel intersyndical de la fonction publique, ni le Syndicat des services publics (SSP).
Efforts "considérables"
Les syndicats ne veulent par exemple pas que l'Etat déroge au principe de la répartition 1/3 employé, 2/3 employeur concernant les coûts de la recapitalisation des caisses. Selon le Cartel, les efforts qui sont demandés aux affiliés et aux retraités sont "considérables".
En tenant compte de la baisse des rentes, des diminutions de prestations, de la hausse des cotisations, et de l'âge de la retraite à 64 ans, les fonctionnaires vont supporter deux tiers des coûts de l'opération. Les syndicats vont tout faire pour obtenir que la facture soit moins lourde pour les employés de l'Etat.
Couverture d'à peine 50%
Pour mettre la pression, ils vont organiser dans une semaine une assemblée du personnel de l'Etat de Genève et appellent à une grève de la fonction publique l'après-midi du jeudi 13 septembre.
Le Cartel et le SSP sont toutefois conscients qu'ils ne disposent pas d'une grande marge de manoeuvre. L'assainissement des caisses de pension est imposé par la Confédération qui exige que d'ici à 40 ans une couverture en capital atteignant 80% des engagements.
Fin 2011, la CIA affichait une couverture d'à peine 50%. Au total, les coûts assainissement des deux principales caisses de pension du secteur public à Genève pourraient atteindre 6 milliards de francs.
ats/pym
Vers une plus grande transparence
Les frais de gestion des caisses de pension devraient devenir plus transparents à l'avenir. Une étude publiée par l'Office fédéral des assurances (OFAS) donne des pistes.
Des experts ont été mandatés pour définir des règles permettant d'aboutir à une application aussi uniforme que possible. Ils proposent notamment que tous les frais des placements collectifs tombant sous le coup de la loi soient publiés.
Les fonds étrangers, les sociétés d'investissement pour investisseurs qualifiés ou les produits structurés seraient aussi concernés.
Une étude publiée l'an dernier par l'OFAS a fait état de frais de gestion de fortune atteignant 3,9 milliards de francs en 2009, contre 795 millions annoncés par l'Office fédéral de la statistique.