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Genève veut retarder l'entrée des personnes âgées en EMS

Image d'illustration. Il s'agit en l'occurrence de résidents d'un EMS situé à Santa Maria dans le canton des Grisons. [Keystone - Gaëtan Bally]
Retarder de 55 jours l'entrée en EMS permet de baisser de 5% les dépenses de l'Etat dans ce domaine. - [Keystone - Gaëtan Bally]
Le canton de Genève, qui compte 21'400 personnes âgées de 80 ans et plus, veut inciter les personnes âgées en perte d'autonomie à rester chez eux pour éviter une hausse des dépenses de l'Etat.

Le canton de Genève veut poursuivre sa politique en faveur du maintien à domicile des personnes âgées en perte d'autonomie. Une solution qui présente le double avantage de répondre au désir des seniors et d'être moins onéreuse que le placement en EMS.

Genève compte 21'400 personnes âgées de 80 ans et plus, a indiqué mercredi devant les médias la conseillère d'Etat en charge de la Solidarité Isabel Rochat, commentant le deuxième Rapport du gouvernement sur la politique publique cantonale en faveur des personnes âgées en perte d'autonomie.

14 % en EMS

La grande majorité d'entre elles (86%) vivent chez elles, contre 14% résident en EMS. "Jusqu'à une heure et demie de soins par jour, le maintien à domicile est moins cher que l'entrée en EMS", a relevé le ministre genevois de la Santé Pierre-François Unger.

Retarder de 55 jours cette entrée permet en effet de baisser de 5% les dépenses de l'Etat dans ce domaine.

Freiner la hausse des coûts

En 2012, Genève a consacré 630 millions de francs pour les personnes âgées en perte d'autonomie. Compte tenu du fait que 20% de la population aura plus de 65 ans en 2040 et que Genève comptera alors 40'000 personnes de plus de 80 ans, la facture risque de passer à 1,4 milliard.

Afin de freiner la hausse des coûts, l'Etat veut continuer à encourager le maintien à domicile, notamment par des mesures de prévention, et ne réserver les places en EMS qu'aux personnes qui ne peuvent plus rester chez elles.

Actuellement, la durée du séjour en EMS est de moins de trois ans dans le canton. Une augmentation de 180 de lits d'ici 2022 est toutefois prévue.

ats/aduc

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Les immeubles avec encadrement

A côté du développement des prestations à domicile, le canton de Genève veut aussi pousser une solution intermédiaire pour les personnes âgées en perte d'autonomie: les immeubles avec encadrement, où la personne âgée dispose de son propre appartement sécurisé et de soins infirmiers.

"Les gains d'efficience sont majeurs", estime le ministre genevois de la Santé Pierre-François Unger. L'objectif est de construire 500 logements de ce type.

Destiné au Grand Conseil, ce rapport doit permettre d'établir les besoins financiers pour mener à bien cette politique. Pour le Conseil d'Etat, il est essentiel que son coût soit économiquement supportable pour la collectivité. "Nous voulons éviter un sentiment de discrimination entre générations", a souligné la conseillère d'Etat en charge de la Solidarité Isabel Rochat.