Modifié

La justice genevoise confronte deux financiers au coeur d'un blanchiment

Une société financière ayant son siège à Genève - ici en photo - se trouvait au coeur du réseau.
La société financière ayant son siège à Genève (ici en photo) se trouvait au coeur du réseau, mais se dissocie de son cadre dirigeant.
Les deux frères et financiers genevois impliqués dans une grosse affaire de blanchiment d'argent de la drogue ont été entendus vendredi devant la justice genevoise.

Deux frères, anciens financiers de la place genevoise en détention provisoire depuis octobre dans le cadre d'un vaste réseau franco-suisse de blanchiment d'argent de la drogue, ont pour la première fois été confrontés vendredi devant le procureur de la République de Genève, selon l'avocate d'un des suspects.

"La confrontation a eu lieu" et a duré "trois heures", a déclaré à l'AFP Josiane Stickel Cicurel, confirmant une information du journal suisse Le Temps. "C'est une première confrontation, il y en aura d'autres. (...) Une prochaine audience est prévue dans une dizaine de jours", a poursuivi l'avocate de l'un des frères, le principal suspect dans cette affaire.

Société de gestion de fortune

Josiane Stickel Cicurel a regretté que les choses n'aillent pas plus vite, déplorant par ailleurs que la défense n'ait "toujours pas accès au dossier". "Du côté des procureurs, ils nous disent "on n'a pas reçu de documentation bancaire"", a-t-elle expliqué.

Le suspect principal, maintenu en détention par la justice helvétique, était administrateur délégué de la société suisse de gestion de fortune GPF SA qui, par un communiqué, s'est dissociée de son cadre dirigeant.

Quelque 100 millions d'euros blanchis

Une vaste documentation a été saisie au cours des perquisitions au siège de la société, à son domicile et au domicile d'un de ses frères, gestionnaire chez la banque HSBC, également maintenu en détention et avec lequel il a été confronté vendredi.

Ce réseau franco-suisse a blanchi de l'argent de la drogue pour une somme estimée autour de 100 millions d'euros. A l'origine de cette affaire, une enquête lancée en février a mis au jour un réseau d'importation de cannabis entre le Maroc, l'Espagne et la région parisienne.

L'argent provenant de la vente de cannabis était soit renvoyé au Maroc par camion, soit livré dans des sacs aux fraudeurs fiscaux français, en contrepartie de transferts bancaires depuis leur compte suisse. Dans cette affaire, 19 personnes ont été mises en examen (inculpées) en Suisse et en France, dont une élue écologiste parisienne.

afp/olhor

Publié Modifié