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Le gouvernement genevois semble renoncer à toute traversée du lac

La ville de Genève va créer une "route de l'horlogerie". [Laurent Gilliéron]
Le gouvernement genevois semble renoncer à toute traversée du lac / Forum / 4 min. / le 29 novembre 2012
Après le rejet mercredi de l'initiative de l'UDC pour une traversée de la rade, le Conseil d'Etat genevois a rangé son projet de grande traversée dans les cartons, selon les informations de la RTS. Il privilégie désormais d'autres pistes en matière de mobilité.

Alors qu'il a balayé mercredi l'initiative UDC demandant la réalisation d'une traversée de la rade pour 2020, le gouvernement genevois n'a visiblement plus la volonté de poursuivre pour l'heure sur d'autres pistes - et notamment celle d'une traversée du lac plus en amont, entre le Vengeron et Pointe-à-la-Bise.

Un projet au point mort

Selon une personnalité haut placée du canton interrogée par la RTS, "il n'y pas de plan, personne n'y a touché depuis le départ de Mark Muller en 2011". La raison est l'état encore embryonnaire du projet: s'y attaquer nécessiterait des années pour obtenir les devis et études nécessaires. Et tout reste ouvert. S'agira-t-il d'un pont ou d'un tunnel? Où commencera cette traversée et où se finira-t-elle? Comment la raccorder à la bretelle autoroutière?

Le conseil d'Etat indiquait pourtant mercredi dans son communiqué qu'il refusait le projet de l'UDC notamment parce que le projet de grande traversée du lac est encore d'actualité. Il est du reste inscrit dans le plan 2030, comme l'affirme la conseillère d'Etat Michelle Kunzler contactée par téléphone.

Les priorités sont ailleurs

La cheffe du département cantonal de l'Intérieur reconnait cependant que ce n'est plus une priorité. Aujourd'hui, souligne la magistrate, "notre priorité est de trouver une solution au goulet d'étranglement comme nous le demande le Conseil fédéral". En d'autres termes, le projet est effectivement aux oubliettes. L'important, pour Michelle Kunzler, est de "se concentrer sur l'agrandissement de l'autoroute de contournement, qui va résoudre tous les problèmes de circulation en ville".  Avec là aussi une interrogation, puisque deux projets s'affrontent encore: un agrandissement qui prend en considération une future traversée du lac et un autre qui ne la comprend pas. En somme, ce dossier a encore de beaux jours devant lui…

Alexandra Cohen/oang

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Initiative UDC, un projet à 900 millions

Le texte de l'UDC genevoise prévoit la réalisation d'un tunnel sous le lac, d'un tunnel de liaison entre le Port-Noir et la route de Malagnou et de divers aménagements, pour la fin de la décennie. Le parti estime que la traversée de la rade permettra de fluidifier le trafic motorisé. Le projet global est estimé à 900 millions de francs.

Le gouvernement cantonal estime que ce projet ne correspond "plus aux enjeux de développement de l'agglomération", l'ouvrage des initiants ayant le gros handicap de se situer bien trop près du centre-ville.

Pas de projet concret selon Doris leuthard

A mi-novembre, la conseillère fédérale Doris Leuthard avait tempéré les velléités genevoises pour une future traversée autoroutière du lac. Devant le Club de la presse à Genève, la cheffe du département fédéral des Transports (DETEC) avait estimé que ce projet - s'il existait dans les plans, n'était "pas si concret". Selon la cheffe du DETEC, il ne faut pas une traversée du lac pour résoudre les problèmes de trafic.

Ses propos faisaient écho au positionnement, cet été, de l'Office fédéral des routes (OFROU) sur les solutions à apporter pour désengorger l'autoroute de contournement genevoise. L'OFROU privilégie un élargissement de cet axe, plutôt que la réalisation de la traversée du lac ou d'un nouveau contournement.

ats