Des processus trop rigides et trop complexes, un manque de concertation, une dispersion des forces et des compétences: tous ces facteurs expliquent en partie pourquoi les autorisations de construire de nouveaux logements traînent en longueur à Genève, selon le diagnostic posé par la Cour des comptes dans un rapport.
Le Plan localisé de quartier, un outil grippé
Les magistrats parlent d'un "substantiel potentiel d'amélioration dans les processus". La Cour pointe notamment le carcan législatif extrêmement complexe qui régit la production de nouveaux logements dans le canton. L'outil qui réglemente l'urbanisation genevoise est le "Plan localisé de quartier" - le fameux PLQ - mais cette machinerie est grippée par toute une série de grains de sable, à commencer par une concertation déficiente entre le canton, les communes, les propriétaires concernés.
Les PLQ vont aussi beaucoup trop loin dans le détail des projets: au moment de dessiner le quartier dans ses grandes lignes, il faudrait déjà pouvoir préciser la forme des ouvertures du toit ou la texture d'une façade, par exemple. Un autre problème est la multiplicité des acteurs - parfois mal coordonnés - qui doivent se pencher sur ces PLQ ou les autorisations de construire.
17 recommandations pour améliorer les choses
Résultat, il faut en moyenne deux ans et demi pour faire adopter un Plan localisé de quartier. Il faut compter encore, ensuite, six mois au mieux pour l'autorisation de construire, puis souvent des années supplémentaire en cas de recours. Ainsi, les logements prévus par certains PLQ adoptés il y a dix ou douze ans n'ont toujours pas été construits. La Cour des comptes a publié pas moins de 17 recommandations pour améliorer la fluidité du système.
Mathieu Cupelin/oang