L'ancien conseiller d'Etat Mark Müller, poussé à la démission l'an dernier, va représenter les milieux immobiliers au sein du groupe de travail officiel sur le logement. L'ancien ministre des Constructions va y confronter ses vues à celles de l'actuel ministre François Longchamp. Sa nomination met donc le politicien déchu en position d'influer sur la politique de son ancien département.
Ce groupe de travail sur les Plans localisés de quartier (PLQ) a été présenté à la presse en janvier dernier par l'actuel ministre de l'Urbanisme. François Longchamp voyait dans cette réforme des PLQ un projet-clé pour l'avenir de Genève ainsi qu'une possibilité de lever des blocages et d'améliorer l'urbanisme. Ce panel d'experts - composé principalement d'architectes et d'urbanistes et que Mark Müller doit rejoindre - s'est déjà réuni plusieurs fois.
Un poste non rétribué
Ni le principal intéressé ni la Chambre immobilière genevoise (CGI) ne veulent commenter cette nomination, mais l'organisme souligne qu'il s'agit d'un poste d'expert technique et que Mark Müller - qui ne sera pas rétribué - sera un expert parmi d'autres. Reste que l'ancien magistrat n'est pas un simple avocat de la place genevoise. Le ministre a dû démissionner l'année dernière après une série de frasques et sa personne divise dans le canton. On peut s'interroger aussi sur la réaction que cette nomination provoquera auprès de son successeur, François Longchamp.
D'autres tentatives de reconversion
Ce n'est pas le premier poste que l'ancien employeur de Mark Müller - la Chambre immobilière - essaie de trouver pour lui. L'année dernière déjà, elle avait suscité un tollé en le nommant à un poste de juge assesseur à la chambre d'appel du Tribunal des baux et loyers du canton de Genève. Cette nouvelle nomination a dores et déjà suscité des protestations au sein de la CGI, selon nos informations.
Jordan Davis/Mathieu Cupelin/oang