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Décès de l'historien genevois Jean-Claude Favez

Jean Claude Favez lors du 150e anniversaire du Parlement suisse [Alessandro della Valle]
Jean Claude Favez lors du 150e anniversaire du Parlement suisse. - [Alessandro della Valle]
L'historien genevois Jean-Claude Favez s'est éteint, à son domicile, le 17 mars. Grand spécialiste de l'histoire contemporaine, il avait 75 ans.

Le professeur de l'Université de Genève Jean-Claude Favez est décédé le 17 mars à son domicile, à l'âge de 75 ans. Il était de ces professeurs qui fascinent leurs étudiants. Chaleureux, passionné par sa matière, l'histoire contemporaine, il savait transmettre son savoir avec sourire et élégance.

Ses cours et ses séminaires fourmillaient d'anecdotes sur les personnages historiques, dont il parlait comme s'il les avaient rencontrés en personne. Professeur fort apprécié, il était régulièrement applaudi à la fin de l'année par un public universitaire debout dans la salle.

Un spécialiste de l'histoire de la Suisse contemporaine

Né à Lancy, dans le canton de Genève, en 1938, Jean-Claude Favez a soutenu en 1969 sa thèse intitulée Le Reich devant l'occupation franco-belge de la Ruhr en 1923. Dans la foulée, il est nommé professeur d'histoire à la Faculté des lettres de l'Université de Genève.

Ce spécialiste de l'histoire de la Suisse contemporaine a occupé la fonction de recteur de l'Université de Genève de 1988 à 1991. Après ses années au sein du rectorat, il dirige l'Institut européen. Il prend sa retraite de professeur en 2000.

Un homme engagé

En 2007, le Prix de la Ville de Genève couronne l'ensemble de son travail d'historien. Il y est présenté comme un "rigoureux historien engagé dans les débats du temps présent, animé d’un patriotisme républicain et d’une forte éthique chrétienne". Un humanisme qui l'a imprégné jusqu'au bout: dans le faire-part de son décès, sa famille demande que ceux qui veulent faire un don à sa mémoire le fassent pour la défense de Roger McGowen, un condamné à mort détenu depuis plus de 26 ans au Texas, aux Etats-Unis.

sjaq et les agences

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"Générosité intellectuelle"

Lundi, ses anciens collègues Bronislaw Baczko et Michel Porret, se souviennent de lui en termes élogieux dans l'hommage qu'ils lui consacrent dans «Le Temps».

Extraits: "La générosité intellectuelle de Jean-Claude Favez frappait. (...)

Il incarnait les meilleures traditions de l'éthique académique. Celle de l'universitaire passionné et démocratique sachant lier la recherche, l'enseignement pour le bien des étudiants et le service pour la cité.

La voix généreuse de Jean-Claude Favez donnait sens au monde contemporain, pensé dans ses contradictions, ses échecs et ses espoirs."

Un ouvrage fondateur sur le CICR

En 1988, Jean-Claude Favez publie un ouvrage fondateur sur le Comité international de la Croix-Rouge intitulé "Une Mission impossible? Le CICR, les déportations et les camps de concentration nazis".

Une monographie traduite en plusieurs langues, devenu un classique de l'historiographie contemporaine.

Ce travail contribuera aussi à l'ouverture d'archives sensibles sur les conflits du XXe siècle.