La Commission externe d'évaluation des politiques publiques (CEPP) a présenté mardi matin un rapport très critique sur la politique cantonale de soutien à la Genève internationale. Doublons, incompatibilités de compétences, organisation fragmentée et inadéquate... Le bilan est sévère. La Loi sur la Genève internationale, mise en oeuvre au milieu des années 2000 en supplément de structures déjà existantes, a conduit à la constitution d'une véritable usine à gaz.
Un dispositif beaucoup trop complexe
La commission s'est essayée à dessiner le schéma des différents départements fédéraux et cantonaux impliqués, et de leurs services et organes, pour tenter d'en tracer leurs relations et compétences. Le résultat graphique laisse peu de doute sur l'extrême complexité de l'actuel dispositif d'accueil et de soutien à la Genève internationale. "On dirait Beaubourg", a souligné le président de la CEPP, préférant la métaphore architecturale à celle de l'industrie gazière…
Cécile Crettol Rappaz, responsable de l'étude au sein de cette commission, note le flou engendré par l'absence de règlement d'application de la loi et la méconnaissance - peut-être - du rôle de la Confédération, "sachant que c'est vraiment le guichet unique pour les organisations internationales et les missions".
La future présidence genevoise à la rescousse
Pour les experts, comme pour la commission de contrôle de gestion du Grand Conseil qui a commandé cette étude, les conclusions sont claires. Il s'agit de regrouper les prestations au sein d'une direction unique de la Genève internationale, placée sous la responsabilité du futur département présidentiel cantonal. La nouvelle Constitution le permettra sitôt passées les élections cantonales de l'automne prochain. Pour le président de la commission, Bertrand Buchs, c'est le futur président du conseil d'Etat qui devra diriger et incarner.
Pascal Jeannerat/oang
Réaction de Sandrine Salerno
Conseillère administrative de la Ville de Genève, Sandrine Salerno souligne dans une première réaction l'importance de l'enjeu politique, historique et symbolique pour Genève. "C'est financièrement un secteur lourd, avec 26'000 emplois; c'est à peu près 10% du PIB cantonal", rappelle-t-elle.
Elle n'est pas certaine, cependant, qu'il faille d'ores et déjà instaurer une "guéguerre" entre un futur président du Conseil d'Etat et le maire de la Ville de Genève. "S'agissant de défendre Genève, c'est bien d'avoir le maximum d'acteurs ou d'actrices autour de la table", fait-elle remarquer.