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Genève diminue le taux d'encadrement dans les crèches

A Fribourg, près de 9 places de crèches par mois ont été créées. [Laurent Gilliéron - Keystone]
A Genève, les places en crèches compteront désormais plus d'enfants par adultes. - [Laurent Gilliéron - Keystone]
Le Grand Conseil genevois a adopté vendredi soir un projet de loi visant à réduire le taux d'encadrement dans les crèches pour les enfants de plus de 2 ans.

A Genève, le taux d'encadrement dans les crèches va être abaissé pour les enfants âgés de plus de 2 ans. Cette modification législative adoptée vendredi par la majorité PLR-UDC-MCG du Grand Conseil vise à augmenter le nombre de places en crèches.

Un professionnel pourra encadrer 10 enfants de 2 à 3 ans, contre 8 actuellement. Pour la tranche des plus de 3 ans, le nombre d'enfants passe de 10 à 13. Des dérogations pourront être accordées dans certains cas.

Le projet de loi a été accepté par 55 voix contre 36 (la gauche plus le PDC) et 3 abstentions.

Le PDC à l'origine du projet de loi

Le PDC voulait initier le débat sur la pénurie de places de crèches sans tabou, mais la députée Béatrice Hirsch a reconnu que le texte "poussait le bouchon trop loin". Le parti a tenté de faire machine arrière, en vain.

La libérale Nathalie Fontanet s'est défendue de faire du "bourrage d'enfants", comme l'avaient déploré jeudi les syndicats et les milieux de la petite enfance lors d'une manifestation. En effet, le nombre de mètres carrés exigé par enfant, soit 3, n'a pas été modifié, a-t-elle rappelé.

L'UDC et le MCG ont renchéri en accusant les professionnels de la petite enfance de vouloir simplement préserver leurs acquis.

ats/jgal

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Les socialistes lancent un référendum

Les socialistes ont immédiatement annoncé le lancement d'un référendum dénonçant un "Bourrage d'enfants".

Le socialiste Melik Özden a mis en garde contre une diminution de la qualité des prestations, de la sécurité des enfants et contre une péjoration des conditions de travail du personnel.

De son côté, le chef du Département de l'instruction publique (DIP), Charles Beer, a déploré le manque de pragmatisme de la majorité.

"En diminuant le taux d'encadrement, rien ne dit que la moindre place de crèche sera créée. Certaines structures d'accueil pourront simplement décider d'économiser", a-t-il souligné.

Diminuer les coûts

La loi modifie aussi la répartition du personnel éducatif, faisant passer de deux tiers à 50% la proportion de personnel diplômé. Les titulaires d'un CFC trouvent une place plus importante dans les équipes pédagogiques (30%).

Cette nouvelle répartition a fait l'objet d'un accord entre le Département de l'instruction publique (DIP) et les milieux professionnels.

Ces différentes mesures visent à faire diminuer les coûts des places en crèche afin d'inciter les communes et les entreprises à construire de nouvelles structures.