Quatre heures auront suffi mercredi matin pour déplacer les 710 tonnes de l'ancienne gare de Chêne-Bourg (GE) sur 33 mètres. Le bâtiment datant de 1887, d'inspiration néoclassique, cède la place à la future gare souterraine de la ligne ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA).
Le ripage a commencé peu avant 08h00 pour s'achever vers 12h00. Mis à part de minuscules corrections dans l'axe du bâtiment d'une surface de 140 m2, l'opération s'est passée sans incident.
Centaines de curieux
Mercredi matin, le bâtiment a été soulevé et déplacé au-dessus d'une découpe, avant d'être tiré sur des rails par des câbles fixés à une ceinture en béton (lire ci-dessous). Vingt ouvriers participaient à la manoeuvre.
Désormais mise à l'inventaire, l'ancienne gare a été tirée par à-coups. Plusieurs arrêts ont été nécessaires pour notamment surveiller l'alignement des patins et mesurer la longueur des câbles placés aux deux extrémités de l'édifice. Une fois à destination, il a été posé sur ses nouvelles fondations.
Malgré la chaleur, cet événement historique a attiré des centaines de curieux, essentiellement des habitants de la commune. Les 400 cafés offerts à l'occasion avaient trouvé preneur avant 09h00.
ats/vkiss
Mise en ligne du CEVA en 2017
Les travaux de gros oeuvre du CEVA ont commencé en février 2012. Mercredi, le directeur du projet s'est déclaré satisfait de leur avancement. Le chantier entrera dans une phase critique lors de la construction des tunnels, à l'automne à Pinchat et au Bachet, début 2014 à Champel et quelques mois plus tard à la hauteur de la gare des Eaux-Vives. La mise en service de la ligne est prévue pour fin 2017.
Vingt verrins et une ceinture de béton
Le sol a été abaissé autour de l'ancienne gare et jusqu'à son emplacement final. La surface a été recouverte de béton pour pouvoir poser les rails nécessaires au ripage, et les futures fondations du bâtiment ont été construites.
Les rails ont été insérés sous la gare, qui a été soulevée grâce à vingt verrins. Les fondations ont été sciées afin de désolidariser l'édifice du sol. L'immeuble, qui comprend un corps central de deux étages et deux ailes d'un étage, a été solidifié par une sorte de ceinture en béton de 50 cm de hauteur et des tiges en acier.
Affectation non décidée
Le coût de l'opération se monte à 1,3 million de francs. "Alors que tout bouge avec le CEVA, il s'agit de conserver un élément du paysage, témoin historique de la ligne, et de permettre de lever des oppositions liées au patrimoine", a déclaré la conseillère d'Etat Michèle Künzler, en charge du Département de la mobilité. L'affectation future du bâtiment n'a pas encore été décidée.
Dans le cadre de la réalisation du CEVA, une salle de gym avait été déplacée pour permettre l'élargissement des quais de la gare Cornavin. Quant à la gare des Eaux-Vives, également située sur le tracé de la ligne ferroviaire, elle sera détruite. Cet édifice de 1887 avait fait l'objet d'une demande de mise à l'inventaire qui avait été rejetée en raison de son intérêt patrimonial limité.