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Un moratoire sur le vote électronique demandé par les Verts genevois

Le système de vote électronique utilisé à Genève est disponible dans trois autres cantons, tous alémaniques, et est en test en Valais. [Keystone - Alessandro Della Bella]
Le système de vote électronique utilisé à Genève est disponible dans trois autres cantons, tous alémaniques, et est en test en Valais. - [Keystone - Alessandro Della Bella]
Les failles potentielles du système de vote en ligne utilisé à Genève, révélées par un expert en sécurité informatique, sont suffisamment inquiétantes pour qu'un moratoire s'impose, estime la section cantonale des Verts.

Révélées par un spécialiste en sécurité informatique, les failles du système genevois de vote en ligne inquiètent. Invoquant les mauvaises conditions de sécurité, la section cantonale des Verts a adressé mardi une lettre au Conseil d'Etat lui demandant de prononcer un moratoire sur l'exercice de l'e-voting.

Soucieux de la transparence et de la sécurité du processus démocratique, les Verts genevois demandent aussi un changement législatif permettant l'ouverture du code source de l'application. L'Etat devrait en effet "profiter de l'intérêt des informaticiens aux divers systèmes de vote en ligne pour renforcer l'application du canton", écrivent-ils.

Des risques "connus et mesurés"

Selon l'expert qui a révélé la faille, le problème vient de la possibilité de modifier son vote. Il a aussi remarqué que le même code de contrôle est utilisé que l'on vote "oui" ou "non". Le président du Conseil d'Etat Charles Beer a réagi dimanche sur la RTS, révélant que les risques du système genevois étaient "connus, surveillés et mesurés".

Mardi, le vice-chancelier Christophe Genoud a ajouté dans la Tribune de Genève que "le risque de piratage du vote en ligne est jugé acceptable." Une sécurisation accrue du système coûterait entre "6 et 12 millions de francs, un chiffre très indicatif." Pour les Verts, il est peu probable que de telles sommes soient investies avant les prochaines votations ou élections.

ats/asch

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De nombreuses failles

Dans une vidéo disponible sur YouTube, le spécialiste en sécurité informatique Sebastien Andrivet explique que le code informatique du logiciel n'a semble-t-il pas été audité par l'Etat de Genève, alors même qu'un rapport faisait état d'un bilan "extrêmement positif" du vote électronique dans le canton.

Outre la faille permettant de modifier le choix du votant, l'expert s'est étonné d'avoir trouvé dans le code un mot insultant en guise d'erreur, ainsi que le nom d'un collaborateur externe de la HEG qui a trouvé amusant d'y glisser son nom.

Ces failles ont été corroborées par un professeur d'une HES bernoise, qui dit en avoir décelé "d'autres".