Un braqueur, membre présumé des "Pink Panthers", a été condamné jeudi à neuf ans de prison par le Tribunal correctionnel de Genève.
Le Ministère public, qui avait requis 10 ans, n'a pas retenu l'appartenance à une organisation criminelle, car les "Pink Panthers" n'en sont pas une au sens du code pénal.
Le prévenu, un Monténégrin âgé de 39 ans, déjà condamné pour vol en Italie et en France, était accusé d'avoir participé à deux brigandages aggravés et à deux autres tentatives.
Pas de délation
L'accusé, qui reconnaît les faits, a refusé jeudi de répondre à toute question sur ses complices qui ont déjà été condamnés. "Je ne veux pas aggraver ma situation", a-t-il lancé.
Il a par ailleurs exprimé à plusieurs reprises des regrets et des excuses pour "les bêtises" qu'il a commises et a fondu en larmes en évoquant son fils qu'il n'a jamais pu serrer dans ses bras.
ats/mre
Les braquages
En août 2009, le prévenu a attaqué avec trois complices la bijouterie Chatila à Genève. Après avoir neutralisé le personnel sous la menace d'une arme, ces individus ont fracassé les vitrines et sont repartis en scooter avec des bijoux pour une valeur de 2,6 millions de dollars.
En mars 2012, l'homme a participé au braquage de la bijouterie "Swiss Lion" à Lucerne qui s'est déroulé quasiment selon le même mode opératoire qu'à Genève. Le butin constitué de 78 montres de luxe s'élevait à 1,2 million de francs. L'homme avait été arrêté le jour-même avec deux comparses.
Les deux tentatives manquées remontaient, elles, à 2003 et 2008, à chaque fois dans des bijouteries de luxe de la Bahnofstrasse à Zurich.
Haute sécurité
Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour ce procès en raison des récentes et spectaculaires évasions de membres des "Pink Panthers" dans le canton de Vaud.
Des policiers armés étaient postés dans le périmètre et un hélicoptère tournait régulièrement dans les alentours. A l'intérieur, des agents de la brigade d'intervention encadraient le prévenu.
L'avocat veut faire appel
L'avocat de la défense a annoncé vouloir faire appel de la décision. "On a jugé le décor et pas l'homme", a-t-il déclaré à l'ats.
"On est plus proche d'un bilan des Pieds Nickelés que des Pink Panthers", a relevé l'avocat de la défense, Me Nicola Meier. Selon lui, il n'existe pas le moindre début d'indice comme quoi son client serait un membre des "Pink Panthers".
Le gang des "Pink Panthers"
Le gang des "Pink Panthers" doit son nom aux policiers anglais qui l'avaient surnommé ainsi après un braquage à Londres en 2003 où un diamant avait été dissimulé par l'un des braqueurs dans une crème de beauté, comme dans l'un des épisodes de la série "The Pink Panther".
Ce gang est soupçonné avoir volé pour plus de 250 millions d'euros de bijoux au cours de ces dix dernières années.