A Genève, le déménagement de la Cour des comptes des Eaux-Vives à la rue du Rhône ne passe pas auprès du canton. Estimant que le bail signé par la Cour pour ces nouveaux bureaux est illicite, le Conseil d'Etat lui demande de réintégrer ses locaux d'origine.
Deux avis de droit demandés par la commission des finances confirment que la Cour des comptes n'a pas compétence pour signer un bail, a indiqué jeudi le conseiller d'Etat en charge de l'Urbanisme François Longchamp à l'ATS. Il revenait sur une information parue dans la Tribune de Genève.
Le Conseil d'Etat ne versera donc pas un centime pour le loyer des nouveaux locaux à la rue du Rhône, a-t-il souligné.
Le budget en péril
Le budget de l'organe de surveillance est aussi en péril. La Cour des comptes est priée de réintégrer ses anciens locaux aux Eaux-Vives en attendant que l'étage qui doit l'accueillir à la route de Chêne soit prêt.
La Cour des comptes a déménagé la semaine dernière des Eaux-Vives à la rue du Rhône faisant passer le loyer annuel de 138'000 francs pour 300 m2 à 300'000 francs pour 500 m2.
ats/pb
Les locaux "correspondaient aux besoins"
Le président de la Cour des comptes a été auditionné par la commission des finances. Les membres de cette dernière se sont déplacés à la route de Chêne pour évaluer la situation. Ils ont constaté que les locaux proposés correspondaient en tous points aux besoins de la Cour, a précisé François Longchamp.
La Cour des comptes n'aurait rien à se reprocher
L'organe de surveillance, dont les tâches ont été élargies, était à l'étroit dans les anciens bureaux, expliquait à l'époque son président François Paychère.
L'Etat avait proposé des locaux à la route de Chêne, mais la surface avait été jugée insuffisante. Il se posait également un problème pour garantir la confidentialité imposée par la mission de la Cour. Il avait aussi relevé que la Cour était autonome dans sa gestion et pouvait sans problème signer un bail.
Dans une prise de position publiée mercredi en fin de journée sur son site internet, la Cour des comptes souligne qu'elle "a agi avec anticipation et transparence envers ses interlocuteurs".