Un projet de relocalisation du centre d'hébergement de requérants d'asile à l'aéroport de Genève suscite la polémique. Un recours a été déposé par l'association Elisa-Asile auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF).
"Nous envisageons de déplacer le centre dans le cadre des projets d'extension de l'aéroport", a déclaré lundi à l'ats le porte-parole de l'aéroport de Genève Bertrand Stämpfli, confirmant une information du journal "Le Temps".
Déplacement "illicite"
Le projet prévoit que les demandeurs, actuellement logés sur le toit de l'aérogare, soient hébergés dans un nouveau bâtiment isolé de l'autre côté des pistes.
Elisa-Asile, un service d'assistance juridique mandaté pour aider les personnes qui déposent une demande d'asile à leur arrivée à l'aéroport de Genève, a fait recours le 13 décembre contre la décision du Département fédéral des transports (DETEC) d'accepter cette relocalisation.
Selon l'association, l'éloignement des demandeurs d'asile des bâtiments principaux de l'aéroport équivaudrait à de la détention et serait illicite sur le plan du droit.
ats/cab
Le centre d'hébergement en bref
En 2013, 80 personnes ont déposé une demande d'asile en arrivant à l'aéroport de Genève.
Les requérants peuvent être retenus à l'aéroport pendant 60 jours au maximum en attendant la décision de l'Office fédéral des migrations (ODM).
Ils disposent actuellement d'un espace de 170 m2 auquel s'ajoute une terrasse entièrement clôturée de 65 m2.
Un changement jugé nécessaire
Le porte-parole de l'aéroport de Genève Bertrand Stämpfli conteste les arguments des recourants.
"Nous avons veillé à ce que les conditions d'accueil soient décentes", dit-il. Le nouveau bâtiment sera, selon lui, "plus satisfaisant" et "plus humain" que l'actuel. La distance géographique sera compensée par un service de navettes.
Le porte-parole de l'aéroport explique que le bâtiment INAD actuel doit être démoli dans le cadre du projet de construction de l'aile Est.
"Nous sommes très à l'étroit, en raison de la croissance du trafic. Nous devons récupérer cet espace pour permettre à l'aéroport de fonctionner", affirme Bertrand Stämpfli.