Sur plus de 2000 postes vacants en 2013, l'Etat de Genève et les institutions qui lui sont liées n'ont engagé fermement qu'un peu plus d'une centaine de chômeurs l'an dernier, selon les chiffres obtenus par la RTS. Or cette administration cantonale et les régies publiques sont censées recruter prioritairement des chômeurs résidents, selon une directive du Conseil d'Etat sur le principe de la "préférence cantonale".
Sur 1097 postes ouverts dans l'administration cantonale en 2013, seuls 40 chômeurs (moins de 4%) ont été engagés avec un contrat fixe, selon les chiffres corroborés et actualisés de l'Office cantonal de l'emploi.
Le tableau est sensiblement le même dans les grandes régies publiques, qui ont annoncé 1160 postes vacants sur l'année alors que seuls 90 chômeurs y ont trouvé un emploi - fixe ou temporaire.
Le privé fait mieux
Pendant ce temps dans le privé, les entreprises qui sur une base volontaire ont annoncé leurs postes vacants à l'Office cantonal de l'emploi ont engagé 567 chômeurs pour un total de 4831 postes (12%).
Mathieu Cupelin/oang
Bons et mauvais élèves
Les TPG ont fait mieux que la moyenne, avec un poste sur 4 attribué à un chômeur (16 engagements sur 64 postes ouverts).
Les "cancres" sont notamment les HUG (8 chômeurs engagés sur 340 postes) et l'enseignement supérieur (5 chômeurs sur 226 postes dans les Hautes écoles et 8 sur 170 postes à l'Université).
Ces institutions justifient ces faibles scores notamment par l'inadéquation des profils des chômeurs avec leurs besoins de recrutement.
"Il est évident qu'à compétences similaires, nous aurons envie de promouvoir le tissu local, mais je crois qu'on a tous besoin, lorsqu'on rentre à l'hôpital, d'avoir les gens les plus compétents possible et pas forcément les plus Genevois possible", explique Bertrand Levrat, directeur des HUG.
Réaction de Mauro Poggia
"Les chiffres démontrent que les chômeurs ne sont pas engagés, mais pourquoi?", s'est interrogé le chef du Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé Mauro Poggia dans l'émission "Forum" de la RTS.
"On nous dit qu'ils n'ont pas le profil de l'emploi, je veux bien le croire pour une partie d'entre eux, je ne peux pas le croire pour la grande majorité d'entre eux", a poursuivi le ministre MCG.
Il a souligné qu'avec son collègue Pierre Maudet, il avait affiné dernièrement la directive afin "d'avoir les instruments de mesure qui font encore défaut pour améliorer ces chiffres. "Il y a tout à faire à ce niveau-là", a-t-il reconnu.