Les critiques ont fusé vendredi soir au Grand Conseil genevois au sujet du chantier de la ligne ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA).Le PLR, l'UDC et le MCG craignent que les entreprises locales ne soient exclues des travaux du second oeuvre au profit de consortiums internationaux.
Une résolution a été envoyée au Conseil d'Etat, visant à redéfinir les lots pour qu'ils soient compatibles avec les capacités des PME régionales. Le conseiller d'Etat Luc Barthassat leur a rappelé que 52 entreprises genevoises et 12 vaudoises étaient actives sur le chantier.
La gauche dénonce un "protectionnisme"
Le ministre PDC a également annoncé la mise sur pied d'une commission d'experts externes pour passer au crible les attributions de marchés pour les 20 lots restants, qui atteignent au total plus de 750 millions de francs.
La gauche a de son côté reproché au PLR, à l'UDC et au MCG de vouloir mettre à mal les accords internationaux sur les marchés publics.
ats/ptur
La question du matériel roulant a aussi échauffé le débat
L'UDC et le MCG ont demandé par le biais d'une motion que les rames du CEVA soient produites, assemblées et entretenues en Suisse. Le PLR a de son côté également demandé que la maintenance soit assurée à Genève.
Les deux textes ont été renvoyés en commission des travaux. Cette volonté de garder tous les bénéfices du CEVA en Suisse a heurté la vision régionaliste défendue en particulier par le PDC et les Verts.
"Vous mettez à mal une négociation qui est en train de se faire", a prévenu Luc Barthassat. Et de préciser le marché qui est sur la table: l'entreprise suisse Stalder décrocherait le contrat pour construire les 40 rames du CEVA pour un total de 400 millions et la France aurait en contre-partie la maintenance à Valleiry avec 30 emplois à la clé.
Le chantier accuse un retard de deux ans
Les députés ont aussi déploré le retard de deux ans sur le chantier du CEVA annoncé en mars dernier. La ligne ferroviaire ne fonctionnera que courant 2019, alors que sa mise en service était prévue fin 2017.