Dans un rapport présenté jeudi, la Cour des comptes genevoise estime que la gouvernance des Services industriels de Genève (SIG) a fauté à plusieurs niveaux dans le cadre des investissements réalisés dans la société éolienne Ennova et dans la société d'énergie électrique EDH. La cour émet 13 recommandations, dont 11 sont directement destinées aux SIG.
Les investissements dans Ennova et EDH se sont soldés par d'importantes pertes financières. La direction, dit le rapport, était aveuglée par sa volonté de faire des SIG le leader de l'éolien en Suisse. Elle s'est engagée dans ces sociétés sans analyses financière, technique ou de risques. La cour parle notamment de précipitation et de transmission lacunaire des informations entre les organes de gouvernance.
Administrateurs compétents demandés
Au chapitre des recommandations, la cour estime que la direction des SIG doit mettre de l'ordre dans ses processus de décision et que le conseil d'administration - qui avait avalisé ces investissements téméraires - doit choisir des administrateurs ayant des compétences dans la branche énergétique.
Mathieu Cupelin/oang
"Culture de la flamboyance"
Présent lors de la présentation du rapport, le nouveau directeur des SIG Christian Brunier dit accepter l'ensemble des recommandations de la Cour des comptes. "Il y a eu une culture de la flamboyance, nous sommes en train de la tuer", dit-il.
L'entreprise a déjà engagé une profonde refonte de sa gouvernance. Christian Brunier rappelle que - sur 1700 collaborateurs - seule une dizaine sont responsables des dérives. Des enquêtes internes sont engagées et pourraient aboutir à des sanctions.