L'étudiant genevois de 24 ans arrêté mercredi dans l'Etat indien du Kerala est retourné vendredi en garde-à-vue pour la cinquième journée consécutive, suite à sa comparution lors d'une première audience.
Accusé d'avoir participé et pris la parole à l'occasion d'une cérémonie d'hommage à un leader des rebelles maoïstes, un mouvement interdit en Inde, il encourt cinq ans de prison. Interrogé par la RTS sur place, un participant dénonce une "manipulation".
La réunion était légale
Le consul de Suisse à Delhi s'est déplacé dans le Kerala, où il escortait le prévenu à sa sortie du tribunal. Celui-ci devra se prononcer si oui ou non le jeune homme peut être libéré sous caution.
Selon les autorités indiennes, l'étudiant aurait violé les termes de son visa touristique, ce que réfute son avocat. "Seules les autorités civiles peuvent mentionner des restrictions, mais son visa n'en comportait aucune", a indiqué Me Pattalivalappan Giri dans le 19h30.
Par ailleurs, la réunion à laquelle le jeune homme a participé était entièrement légale.
"Créer une phobie maoïste"
Selon Thusar Nirmal Sarathy, sympathisant maoïste présent à la même manifestation, le cas du jeune ressortissant suisse a valeur d'exemple.
"La police veut créer une phobie maoïste. Ils veulent détruire ce mouvement et sont prêts à des actes anti-démocratiques", a-t-il dit. Pour l'activiste indien, le Suisse, seul participant à avoir été ciblé, est "un cas manipulé".
La police a pour l'heure refusé de s'exprimer sur l'affaire.
Romane Kerr/jvia
Plus de 6000 morts depuis les années 1980
La rébellion maoïste a fait plus de 6000 morts en Inde depuis les années 1980 et les autorités se montrent intraitables l'égard du mouvement.