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Genève adoucit ses pratiques contre les étrangers en situation irrégulière

Olivier Jornot. [Salvatore Di Nolfi]
Olivier Jornot modifie sa politique criminelle / Le 12h30 / 2 min. / le 6 septembre 2014
Les étrangers surpris en situation irrégulière risqueront de se trouver en prison uniquement s'ils ont commis d'autres infractions, a annoncé le procureur général de Genève vendredi.

Le procureur général de Genève Olivier Jornot adoucit l'application qu'il fait de la loi sur les étrangers (LEtr). Désormais, les personnes en situation irrégulière qui n'ont jamais commis d'autres infractions que celle à la LEtr ne seront plus privées de liberté, comme c'était le cas jusqu'à présent.

Le nombre de personnes concernées par ce changement est extrêmement faible, a souligné Olivier Jornot dans une interview vendredi à la "Tribune de Genève". En moyenne, une vingtaine de personnes par mois étaient condamnées pour infraction à la LEtr uniquement. Fin juillet, il n'y avait que 8 détenus sur 888 dans ce cas.

Geste "symbolique"

Pour Olivier Jornot, cet assouplissement est un geste symboliquement important, mais il "ne va pas à elle seule sauver Champ-Dollon", la prison genevoise qui est confrontée à la surpopulation.

Dès la semaine prochaine, seront privées de liberté uniquement des personnes qui commettent également une autre infraction ou qui ont des antécédents pour d'autres infractions.

ats/cab

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Une politique datant de 2012

La politique restrictive concernant la loi sur les étrangers avait été mise en place en 2012.

Son but était de lutter contre les agressions et les vols commis sur le domaine public par des délinquants multirécidivistes sans papiers.

Pour le procureur général, "cette politique a atteint ses objectifs" en ce qui concerne la lutte contre les délinquants multirécidivistes. Aujourd'hui, un grand nombre d'entre eux se trouvent à Champ-Dollon. "D'autres sont allés voir ailleurs", notamment du côté de Lausanne, d'après les informations du magistrat.