A Genève, le personnel soignant se prépare à affronter Ebola
Aux Hôpitaux universitaires de Genève, le personnel est préparé à faire face à un éventuel cas suspect ou avéré d'Ebola. La RTS a pu suivre jeudi une formation destinée aux soignants.
Les grands hôpitaux suisses sont prêts à accueillir des patients atteints par le virus Ebola. A Genève, la procédure a même été renforcée depuis le mois d'août et tout le personnel est sensibilisé à l'éventuelle arrivée d'un cas suspect ou d'un malade.
Une équipe de la RTS a pu assister à un cours donné par les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) à ses employés.
Soignants en première ligne
Alors que les soignants sont en première ligne face à Ebola, la maladie se transmettant par le contact direct avec des fluides biologiques, la tenue vestimentaire nécessite une attention particulière. Pendant la formation, il a fallu 12 minutes à une infirmière pour revêtir l'équipement.
Voir la vidéo en accéléré:
Avant de passer l'uniforme, le soignant doit ôter tous ses effets personnels sauf les sous-vêtements. Le corps entier doit ensuite être recouvert, y compris les cheveux, les yeux et le visage.
Après les soins, les équipements utilisés sont stockés dans des conteneurs étanches, puis placés dans un autoclave pendant 18 minutes à 134 degrés pour éliminer le virus Ebola.
Importants moyens déployés
Outre les équipements particuliers, soigner une personne atteinte de la fièvre hémorragique nécessite d'importants moyens humains et temporels.
Pour un malade, il faut compter trois personnes qui devront être relevées chaque deux heures, soit soixante soignants mobilisés pour dix jours. Il faut entre une heure et une heure et demie à un médecin pour entrer dans une chambre d'isolement. Les HUG en comptent deux, dans leur service de soins intensifs.
Lire aussi: Le monde appelé à faire plus face au risque de contagion d'Ebola
Isabelle Gonnet/jgal avec ats
Publié Modifié
Comment se passe la prévention en Suisse?
En Suisse, chaque canton se prépare à sa manière à l'épidémie d'Ebola. Toutefois, une plateforme de coordination nationale devrait être mise prochainement en place par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) pour favoriser les échanges entre les cantons et les médecins et permettre la gestion supracantonale d'éventuels cas.
Du côté des aéroports, la Suisse dispose déjà d'un système d'alerte pour réagir face à l'arrivée de personnes manifestement infectées par Ebola ou toute autre maladie contagieuse, indique jeudi à la RTS l'OFSP. Ce système d'alerte est connecté avec celui de l'Organisation mondiale de la santé, selon des processus standards. "Pour le moment, aucune mesure supplémentaire n'est nécessaire", confirme la porte-parole Mona Neidhart.
Enfin, les centres d'accueil et de requérants d'asile ont également reçu des informations sur les mesures à prendre dans l'éventualité de cas suspects.
Les délégués internationaux seront informés
Une feuille d'information sur l'Ebola va être distribuée à tous les participants à des réunions internationales à Genève, a annoncé jeudi une responsable de l'OMS. Si une personne venant d'un des pays touchés a de la fièvre, elle doit se signaler immédiatement.
"Il n'y a pas lieu de prendre des mesures particulières à Genève plutôt que dans le reste du monde", a déclaré la Dr Isabelle Nuttall, directrice du département capacités, alerte et action. Elle était interrogée sur les risques liés à la présence à Genève de nombreux travailleurs humanitaires de retour des pays touchés par l'épidémie et de délégués africains.
L'ONU a toutefois décidé mercredi d'informer tous les participants à des réunions internationales à Genève.
Mesures européennes
L'Union européenne va vérifier l'efficacité des contrôles anti-Ebola menés dans les aéroports des trois pays africains touchés par l'épidémie, a annoncé jeudi le commissaire européen à la Santé, Tonio Borg.
La réunion n'a pas permis de dégager un consensus pour la mise en place de contrôles aux arrivées dans l'UE, comme Londres, Paris et Prague ont décidé d'en instaurer. L'Organisation mondiale de la santé ne recommandait pas une mesure de ce type, mais elle ne la désapprouve pas non plus.
Les Etats européens ont en revanche convenu de renforcer l'information tant aux passagers qu'au personnel médical sur la marche à suivre en cas de soupçon de contamination.