A la suite d'une question d'une députée membre de la commission fédérale de politique extérieure, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a précisé mardi la position du Département fédéral des affaires étrangères quant à la construction d'un mémorial du génocide arménien à Genève.
"Le Conseil d’Etat (genevois) attendait une détermination de notre part. Nous l'avons donnée, elle est claire: nous sommes opposés" à cette construction, a déclaré le ministre.
"Il faut soigner l'impartialité de Genève"
"Nous sommes clairement d’avis qu'il faut soigner l'impartialité de la Genève internationale", a-t-il affirmé, ajoutant que "l'ONU n'a pas réglé la question" des événements de 1915.
Didier Burkhalter a aussi justifié la lettre envoyée en décembre au canton de Genève qui lui recommandait de refuser l'autorisation de construire du mémorial.
"Nous n'avons rien à dire sur le droit de la construction à Genève, en revanche, nous avons à dire pour la politique étrangère", a-t-il lancé.
Cynthia Gani/gchi
Arménie-Turquie: un nouveau départ?
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a proposé à l'Arménie un "nouveau départ" afin d'apaiser les tensions qui opposent les deux pays autour des massacres d'Arméniens perpétrés il y a cent ans par l'Empire ottoman.
Ahmet Davutoglu a jugé qu'il était "possible (...) de regarder l'avenir ensemble".
Contrairement à de nombreux autres pays, la Turquie refuse de reconnaître la qualification de génocide aux massacres de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman.
Les étapes du projet en bref
- En 2008, l'idée d'un monument à la mémoire commune des Genevois et des Arméniens obtient le feu vert de la Ville de Genève. Un concours est organisé, malgré l'incompréhension de la Turquie.
- Le 8 novembre 2010, un jury et des représentants de la Ville désignent vainqueur à l'unanimité le projet de l'artiste Melik Ohanian, Les Réverbères de la Mémoire.
- Le 29 mars 2011, le projet est rendu public en présence du chanteur et ambassadeur de l'Arménie auprès de l'ONU Charles Aznavour.
- En octobre 2013, le projet initialement prévu Bastion Saint-Antoine, se voit affecter un nouvel emplacement - dans le parc de l'Ariana - pour "raison archéologique".
- Décembre 2014, un courrier du Département fédéral des affaires étrangères enjoint le canton de genève de refuser l'autorisation de construire dans le parc de l'Ariana.